Déclaration du Sgen-CFDT Nord Pas-de-Calais lors de la CAPD promotion. Ce mardi 16 janvier 2018, nous prenons acte de la disparation d’un système d’évaluation et de promotion des personnels que le Sgen-CFDT a toujours dénoncé.
Fin de l’évaluation opaque
Finie, donc, cette évaluation opaque, infantilisante fondée sur des critères différents d’une circonscription à l’autre… A tel point qu’il a fallu introduire des grilles de notation par échelons, des ajustements pour notes anciennes, un correctif annuel, etc…
Fin de l’évaluation discriminatoire
Finie donc théoriquement l’évaluation discriminatoire, les statistiques montrant ainsi que les femmes -au-delà du fait que leurs carrières sont plus souvent interrompues que celles des hommes- sont moins souvent promues à fonction égale. Discrimination s’appliquant également aux collègues des académies les plus importantes, ceux-ci étant inspectés moins souvent que les autres et donc promus moins vite…
Fin d’un système bloquant les carrières
Finie, encore, la première note qui déterminait le premier passage d’échelon et ainsi l’ensemble de la carrière, bloquant alors l’accès à la hors-classe pour certains collègues. L’injustice de ce système générait d’importantes disparités de revenus sur la totalité de la carrière.
Nous sommes donc satisfaits que le gouvernement -précédent- ait accepté le principe d’une évaluation en grande partie déconnectée de l’avancement dans l’intérêt des personnels et des élèves. Il était devenu cocasse que les enseignants continuent seuls à être notés alors que nos élèves ne l’étaient plus …
Avancement au même rythme, pas idéal mais plus juste
Nous considérons donc que cet avancement de tous au même rythme réduira fortement les risques de discrimination et devrait permettre de recentrer l’inspection sur son rôle le plus important à nos yeux : l’aide et l’accompagnement des personnels.
Cette réforme devrait permettre de mettre en place un système qui, a défaut d’être idéal, sera déjà beaucoup plus juste.
Non à la conception du mérite défendue par le ministère
Cependant, si les décrets instituant les déclinaisons du PPCR dans l’éducation nationale sont parus avant les élections présidentielles, les modalités de leur mise en œuvre opérationnelle, sont, elles, précisées par des notes de service qui marquent les choix du nouveau gouvernement. Ceci nous inquiète, et nous contestons une partie des choix retenus. En particulier, la conception de la valeur professionnelle «au mérite», que le gouvernement veut réimposer, ne nous convient pas.
Alors que l’accord PPCR devait déconnecter l’évaluation des agents de leur déroulement de carrière, les barèmes proposés pour les accélérations au 7ème et au 9ème échelons et pour l’accès à la classe exceptionnelle contredisent cet objectif.
La conception et l’appréciation de la valeur professionnelle, telle que la note de service la prévoit pour la classe exceptionnelle, par exemple, dépendent exclusivement, passez nous l’expression, du «fait du prince» : les avis du Dasen, des IEN détermineront seuls le choix des promus ! Pour le Sgen-CFDT, ce n’est pas acceptable et cela risque de mettre à mal l’instauration ou le renforcement de relations plus saines entre les IEN et les collègues PE : relations basées sur la confiance, le respect, l’échange, le soutien…
Le Sgen-CFDT s’oppose à la conception du mérite défendue par ce ministère et certains syndicats.
Classe exceptionnelle
Le Sgen-CFDT souhaite, au contraire, la mise en place rapide d’un barème ou de critères indiscutables pour départager les collègues promouvables à l’accélération de carrière, à la hors classe ou la classe exceptionnelle comme la reconnaissance de la durée effective des fonctions permettant l’accès à cette dernière, comme l’ancienneté dans l’échelon d’appel, l’investissement dans des missions tel que MAT, l’accompagnement des PES, l’implication dans de projets avec les partenaires, etc. Il en va de la sérénité du climat scolaire et de la bienveillance qui doivent également concerner les enseignants !