Moins de moyens pour le premier degré !

Le CTMEN (Comité Technique Ministériel de l’Éducation Nationale) du 13 décembre a présenté la répartition des emplois pour la rentrée 2023. S'appuyant sur l'argument de baisse démographique (64 000 élèves en moins), le Ministère supprime 820 postes dans le premier degré sur l'ensemble des académies.

Alors que le taux d’encadrement (nombre d’élèves/classe) est un des plus élevés d’Europe et l’investissement dans l’école plus faible qu’ailleurs (l’OCDE parle de « sous-investissement » !), le gouvernement a clairement fait le choix – malgré ses promesses – de ne pas consacrer plus de moyens à l’Éducation.  Cela permettrait pourtant l’amélioration des conditions de travail des personnels et d’apprentissage des élèves dans le 1er degré alors même que les créations des dernières années n’avaient déjà pas suffi à assumer l’ensemble des priorités politiques affichées (engendrant la poursuite de l’intensification du travail).

Sur l’académie de Lille (Nord et Pas de Calais), ce sont 150 postes qui devront être rendus au ministère !

Le Sgen-CFDT a assisté au groupe de travail et au CSA départemental du Nord qui se sont tenus en février. Nous avons une nouvelle fois fait les demandes suivantes :

  • que notre travail d’élus soit davantage reconnu et basé sur la confiance. En effet, les documents que nous adresse l’administration sont incomplets alors que ceux envoyés aux IEN contiennent les effectifs des écoles dans le détail.
  • qu’on ne retire pas des effectifs de l’école les élèves qui bénéficient du dispositif ULIS quitte à faire une colonne « avec » et une colonne « sans ».

Sur les 8 fusions envisagées, nous avons alerté le Dasen sur le fait que dans deux cas, les PE semblaient ne pas avoir été suffisamment associés à la réflexion, informés avant qu’on leur demande de voter lors du conseil d’école. Si le Sgen-CFDT n’est pas opposé aux fusions, encore faut-il que cela soit préparé avec les équipes en amont, que chacun puisse se positionner en toute connaissance de cause (avantages et inconvénients notamment), que le vote n’intervienne que dans un second temps et qu’il soit à bulletins secrets pour garantir une totale liberté de choix.

Concernant la politique nationale, nous avons fait la déclaration suivante :
« Si depuis quelques années l’éducation prioritaire a pu bénéficier principalement des efforts en direction du 1er degré, nous regrettons que le ministère n’ait pas davantage profité des baisses démographiques pour permettre à vos services de répondre aux besoins de nos élèves dans les écoles et aux décisions du ministère difficilement applicables. Décisions telles que les deux jours annuels de formation continue pour les directeurs en poste, la prise en compte de décharge supplémentaire en fonction des spécificités des écoles. Besoins tels que la mise en place d’un troisième CPC généraliste par circonscription, l’octroi du temps nécessaire à l’évaluation des écoles, la mise en place de pondération pour les collègues qui incluent, une formation continue des PE sur le temps d’enseignement autrement plus efficace que le saupoudrage des 18h de formation sur l’année… »  […]
Les PE se mobilisent d’autant plus contre la réforme des retraites qu’elle vient s’ajouter à de nombreuses annonces souvent déconnectées de la réalité quotidienne voire méprisantes pour certaines : annonces sur la rémunération bien en dessous des engagements du président lors de sa campagne électorale, annonces sur l’heure de « soutien » que les PE pourraient faire aux collèges, polémique autour de l’uniforme à l’école… et chantiers qui se succèdent sans vraiment donner aux PE les moyens de les mettre en œuvre (pHARe, PEAC, laïcité, évaluation d’école ; APQ, ¼ d’heure lecture, savoir nager, savoir rouler en vélo…)
Ne vous méprenez pas, ni le Sgen-CFDT ni la plupart des collègues ne sont conservateurs, nous sommes ouverts au dialogue et notre organisation syndicale a toujours pris ses responsabilités ; mais ces réformes et les chantiers incessants dans le 1er degré depuis plusieurs années sont menés tambour battant sans écoute des personnels, sans prendre en compte leur état d’esprit, leur fatigue, leur charge de travail en constante augmentation, sans reconnaissance et depuis peu en insinuant que les PE ne travaillent pas suffisamment et qu’ils pourraient en faire en plus… »