Avec les premiers arbitrages du ministre Jean-Michel Blanquer et la parution de décrets et arrêtés, la réforme du bac et celle du lycée prennent forme. Pour le Sgen-CFDT,  cette réforme va dégrader les conditions de travail des personnels, ne va pas améliorer les conditions d’apprentissage des élèves et ne répond pas aux enjeux. Le Sgen-CFDT a des propositions que ses représentants portent auprès du ministre.

Ce dossier, qui sera régulièrement remis à jour, fait le point  sur le  bac 2021 et le nouveau lycée .

Dernière actualisation le 16 octobre 2018

Clés de compréhension

  • BAC 2021 : quelle organisation ?
  • Pourquoi le Sgen-CFDT dit-il non à cette réforme ?
  • Comment cette réforme va alourdir la charge de travail des profs ?
  • A quoi va ressembler le lycée de Jean-Michel Blanquer ?

Une réforme du bac mise en place dans la précipitation

Lors de l’annonce du Plan étudiants du 30 octobre 2017, Jean-Michel Blanquer a officialisé la mission de Pierre Mathiot sur la réforme du lycée et du baccalauréat.

Des représentants du Sgen-CFDT ont été auditionnés par la commission Mathiot. La contribution du Sgen-CFDT est en ligne. De  plus , vous trouverez dans cet article les propositions du Sgen-CFDT depuis 2009.

Le rapport Mathiot a été remis le 24 janvier 2018.

Vous pouvez lire ce que pense le Sgen-CFDT de ce rapport.

Réforme du bac : on est loin d’une simplification !

Les projets de décret qui réforment le Baccalauréat n’en simplifient pas les modalités. Les personnels de direction vont devoir organiser de très nombreuses épreuves d’examen qui vont augmenter de façon inacceptable leur charge de travail administratif. Si vous souhaitez plus de précisions, vous pouvez consulter les articles consacrés  au projet de décret et aux 4 arrêtés : sur les épreuves anticipées, le contrôle continu, le bac technologique et le  bac général.

Réforme du bac : Le Sgen-CFDT a voté contre

En effet, le Sgen-CFDT a voté contre cette organisation du baccalauréat qui :

• ne simplifie pas le bac. L’ empilement de modalités de certification (10 % de contrôle continu, 30 % de partiels, 60 % d’épreuves terminales) mis en place complexifie et alourdit  le traitement du dossier pour la délivrance du diplôme ;

• va à l’encontre du principe de confiance envers les personnels. En effet, dans le décret sont prévus des dispositifs rigides de contrôles externes tels que l’anonymisation des copies, un protocole de correction et une commission d’harmonisation ;

ne fait pas la liaison avec le post-bac : le calendrier prévisionnel ne permet pas de prendre en compte dans  Parcoursup ( fin des saisies le 31 mars cette année) certains résultats des épreuves terminales de spécialité (qui auront lieu en mai).

Réforme du bac : une augmentation de la charge de travail des personnels

Le tract téléchargeable décrit les nouvelles tâches qui vont contribuer à alourdir la charge de travail des personnels de lycée.

Vous pouvez également prendre connaissance des raisons pour lesquelles les personnels de direction du Sgen-CFDT s’opposent à cette réforme. Précisons que le syndicat majoritaire des personnels de direction a validé toutes les propositions ministérielles.

Réforme du bac : comment le ministre Blanquer a-t-il complètement raté sa réforme ?

Malgré des ajustements de dernière minute, le ministère est en passe de rater une réforme  qui aurait pu faire sens pour les élèves, les personnels et aurait dû servir l’intérêt général…

En effet, lors d’une commission spécialisée lycée (CSL) du 13 mars 2018, les textes sur le baccalauréat que le ministère a présentés aux organisations syndicales ont confirmé nos craintes. Des arguments justifiant ces craintes sont développés dans les articles Bac Blanquer : non à l’incohérence ! et Bac Blanquer : l’évaluation continuelle.

Pourquoi cet échec ? L analyse du Sgen-CFDT sous ce lien : les 7 principes pour rater une réforme

Le Sgen-CFDT a pourfendu les méthodes du ministre au Conseil supérieur de l’éducation du 21 mars 2018 (sous ce lien : notre déclaration liminaire)  qui a d’ailleurs rejeté à une très large majorité les premières décisions de la rue de Grenelle…

Et maintenant ? Que cherche à obtenir malgré tout le Sgen-CFDT ?

Le chantier se poursuit néanmoins. Les militants du Sgen-CFDT se battront pour :

réforme du bac

  • une liberté pour les équipes éducatives dans les modalités d’organisation. En effet, les équipes doivent pouvoir répartir les épreuves afin que les corrections se fassent dans les meilleures conditions.
  • une confiance pour équipes pédagogiques : nul besoin de « surcontrôle » par les hiérarchies intermédiaires.
  • des décharges de cours ou à défaut d’indemnités de correction.
  • des créations de postes de personnels  administratifs dans les établissements
  • une formation et un accompagnement des personnels lors de la mise en place du bac 2021.
  • des épreuves du bac qui certifient des compétences attendues pour poursuivre dans l’enseignement supérieur.

Une lettre ouverte a été adressée au ministre le 4 mai 2018 :

« Monsieur le Ministre, vous ne faites pas ce que vous dites ! »

A quoi va ressembler le nouveau lycée ?

La mise en place  du bac 2021 va avoir des conséquences sur l’organisation du lycée. En effet, les trois années précédant le bac sont marquées à la fois par l’entrainement à l’examen et par  l’orientation .

La réforme Blanquer remplace les séries par des spécialités  mais conserve un cadre annuel. La pression sera forte dans les établissements pour constituer des classes à partir de combinaisons imposées de spécialités. On augmente donc en fait le nombre de séries, avec une forte probabilité de créer une nouvelle voie d’excellence.

Le projet présenté au  Conseil Supérieur de l’Éducation du 12 avril 2018 n’est pas à la hauteur des enjeux et constitue une amère déception. Vous pouvez consulter la déclaration liminaire du Sgen-CFDT.

Pour en savoir plus, consultez l’article Lycée Blanquer : le diable n’est pas que dans les détails…

Malgré les infographies du ministère, de nombreuses inconnues demeurent, sur l’architecture et le contenu des enseignements qui seront proposés aux élèves. Il est difficile dans ces conditions de comprendre les conséquences concrètes de la réforme, ce qui ne peut être qu’une source d’inquiétude pour les personnels, les élèves et leurs familles.

Les modalités d’organisation du contrôle continu ont été précisées dans le bulletin officiel du 16 juillet 2018.

Nouveau lycée : ce qui va changer et quand

C’est uniquement à partir de la rentrée scolaire 2019 que la réforme du lycée s’appliquera .

A la rentrée scolaire 2018,  le cadre, l’architecture et les programmes restent inchangés mais des ajustements « souhaités » par le ministre se mettront en place. Par exemple, on peut noter :

  • le maintien du 2ème professeur principal de terminale, désigné dès la rentrée,
  • des tests de positionnement en maths et français au mois d’octobre pour tous les élèves de 2nde ,
  • une « recommandation » pour bâtir les séances d’accompagnement personnalisé de 2nde autour de la remédiation en expression écrite.

Les enseignements d’exploration, les options, les dispositifs particuliers (sections européennes, internationales…) sont maintenus en l’état.

A la rentrée 2019 :

  • pour la classe de seconde et la classe de première :  nouveaux programmes et nouvelle architecture,
  • pour la classe de première : nouveau bac (épreuves terminales anticipées de français, épreuves communes).

Le bulletin officiel du 6 septembre 2018 donne des indications sur l’offre des enseignements de spécialités dans les établissements. Les 7 spécialités qui correspondent aux séries actuelles seront sans doute dans tous les lycées. Les spécialités moins  » classiques » ( arts, SI ) feront comme actuellement l’objet d’une carte académique voire nationale.

Une circulaire sur le choix des spécialités fait par les élèves est parue le 27 septembre 2018. Notre analyse : Choix des spécialités : où en est-on ?

A la rentrée 2020:

  • pour la classe de terminale : nouveaux programmes, nouvelle architecture et nouveau bac (épreuves terminales

Quid des nouveaux programmes ?

Le Conseil Supérieur des Programmes va, jusqu’au 5 novembre 2018, étudier les productions (= projets de programmes) des Groupe d’experts, les amender, les voter et les publier en tant que Conseil Supérieur des Programmes. Ce n’est qu’après cette date qu’un texte officiel sera publié. Ensuite, la phase de concertation commencera . Puis, le ministre présentera ses textes (possiblement modifiés par rapport à ceux du Conseil Supérieur des Programmes) au Conseil Supérieur de l’Education.

Pour aller plus loin...

  • Analyse des personnels d'encadrement sur la réforme du baccalauréat

    Les personnels d’encadrement du Sgen-CFDT regrettent que la réforme annoncée ne modifie pas en profondeur le baccalauréat

  • Analyse des personnels d'encadrement sur la réforme du lycée

    Les personnels d’encadrement du Sgen-CFDT regrettent que la réforme annoncée par le ministre ne modifie pas en profondeur l’organisation et le fonctionnement du lycée.