Fin mai, le gouvernement évaluera la situation des lycées avec l'objectif d'une réouverture possible début juin, avec la priorité mise sur les lycées professionnels. Si cela se confirmait, il nous reviendrait de mettre en œuvre cette rentrée. Quelques pistes de réflexion.
Le caractère tardif d’une éventuelle rentrée des lycéens a l’avantage de laisser aux collectifs de travail davantage de temps pour une réflexion indispensable bien en amont, tant il s’avère délicat et particulièrement complexe d’assurer la santé et la sécurité de tous les personnels et des usagers. Par ailleurs, cette construction d’un plan de reprise par les lycées, s’il peut s’avérer chronophage pour quelques semaines de cours avant les vacances d’été, doit plutôt être envisagé comme une opportunité de réflexion collective, qui pourrait d’ailleurs, si l’on en croit certains scientifiques et personnels de santé, nous servir également pour la rentrée de septembre prochain.
Le Sgen-CFDT 59 62 revendique que chaque collectif puisse réfléchir localement à la pertinence de réouvrir les établissements et de décider ensemble les points suivants :
– les conditions sanitaires sont-elles suffisantes pour organiser une réouverture ?
– quels moyens (humains et matériels) sont nécessaires et encore indisponibles pour envisager la réouverture ?
– Quel temps de préparation est nécessaire à cette organisation ?
– Quelle communication devons nous faire vers nos usagers ?
– quelles garanties devons nous exiger de notre institution ?
Ce sont ces points que nous allons décliner ci-dessous. La santé et la sécurité des personnels et des usagers doivent pouvoir être garanties partout. Si cette garantie n’est pas optimale, nous conseillons aux collectifs de ne pas reprendre le travail présentiel et de lister tous les éléments nécessaires manquants. L’éventuelle reprise des établissements doit être réfléchie et construite dans toutes les instances des lycées ( Conseils pédagogiques, CHS, CA..), avec tous les acteurs de la communauté éducative et avec tous les partenaires, et être formalisés dans un protocole (plan de reprise d’activité) qui devra être intégré au document unique s’il existe.
– les conditions sanitaires sont-elles suffisantes pour organiser une réouverture ?
Gel en quantité, masques, fréquence de nettoyage des locaux, des outils, organisation des classes, jauge des groupes en fonction de la surface des classes (pour rappel, 4m2 par élève) sont autant d’éléments qui sont à prendre en compte. C’est vous, les équipes, localement, qui êtes les mieux placées pour juger de chaque situation. Nous pouvons cependant vous accompagner et répondre à vos questions si besoin (lille@sgen.cfdt.fr).
– quels moyens (humains et matériels) sont nécessaires et encore indisponibles pour envisager la réouverture ?
Ceci pose en particulier le problème des transports, de la présence des agents
– Quel temps de préparation est nécessaire à cette organisation ?
Le Sgen-CFDT Nord Pas de Calais demande aux équipes de direction , si ce n’est pas déjà fait, de mettre en place un calendrier permettant de réunir les instances et de dialoguer avec tous les acteurs de la communauté éducative des lycées. Par ailleurs, un sondage des personnels et des familles pour évaluer le nombre de personnes à accueillir en cas de rentrée début juin doit être organisé au plus vite. Une communication claire et actualisée avec les familles s’impose.
– quelles garanties devons nous exiger de notre institution ?
L’employeur a obligation de veiller à la sécurité de ses agents. Nous devons donc exiger que des masques en nombre suffisant puissent être disponibles (2 par journée). Nous revendiquons que les personnels qui se retrouvent en situation de présence physique avec les élèves ne soient pas en plus chargés de la continuité à distance, ce serait intenable.
Les équipes de direction vont, une fois de plus, se retrouver en première ligne. C’est pourquoi nous revendiquons qu’ils puissent réellement s’appuyer sur les décisions collectives et que les injonctions habituelles (pléthore d’enquêtes en particulier) soient mises de côté.
La question des AESH (lien article AESH) reste un élément particulier qu’il convient de considérer réellement : le suivi quotidien des élèves nécessite une proximité physique bien peu compatible avec la distanciation préconisée et augmente le nombre de personnes dans une classe.