Autonomie des PERDIR ? Chiche ! Ou « laissez-nous travailler ! »

Trop c'est trop...Pour les personnels de direction, il est temps de dire stop!

Des demandes chronophages…

Depuis la rentrée, nous sommes bombardés de demandes toutes plus chronophages les unes que les autres : merci de procéder à la désignation d’un référent laïcité, un référent égalité hommes-
femmes, un RIPREE, un référent sécurité routière, un référent PIX, un référent Educfi, un référent cordées de la réussite, etc. Pour les moyens ? Vous réglerez ça à l’interne. Et n’oubliez pas les six
référents Phare et la journée de lutte contre le harcèlement, ni celle contre les violences faites aux femmes. Que faites-vous pour la journée laïcité ? Et le référent mobilité ? D’ailleurs, qui inscrivez-
vous pour le PDES ? Voilà une enquête flash « fonds sociaux » à remplir pour demain. Dépêchez-vous de distribuer les notices de vote pour les élections pro. Le webinaire ASIE a lieu en même temps que le webinaire « examens » ? Pas grave, il y aura des replays que vous regarderez le soir ou le week-end. Pensez à sensibiliser les élèves à l’orientation avec la journée du bâtiment, la semaine de l’industrie, etc.. Il faut revaloriser la voie pro, tout en orientant dans la voie générale et inciter à aller dans la voie technologique. Pour l’expérimentation APS (2 h d’activités physiques en plus par semaine pour les élèves volontaires), nous verrons après pour les moyens, pour l’instant, trouvez-nous des volontaires, des locaux, des associations et modifiez les emplois du temps. Et Adage ? Il faudrait penser à remplir les demandes. Et « notre école, faisons la ensemble » ?
Et … ? Et … ? Et … on en oublie !
Voilà notre crainte : oublier ! Au point de s’oublier, pour ne pas oublier, passer à côté d’un message urgent noyé dans la masse des messages reçus chaque jour et qui mériteraient tous une attention moins superficielle que celle que nous ne pouvons que lui accorder. Au point que nous sommes quasiment H24 sur notre boîte mail et sur celle de l’établissement, certains chefs avouent les consulter dans la queue aux caisses des magasins.
Et à côté des messages et des demandes institutionnelles qui ne font plus sens, tant elles s’empilent sans fil directeur, il y a les élèves et les personnels qui attendent – à raison – que leur direction occupe le terrain et joue son rôle de pilote, les partenariats à mener, les liaisons école-collège-lycée, etc.
Tout en lui demandant de veiller à la QVT, Qualité de vie au Travail … des autres. Celle des PERDIR, c’est comme pour leur revalorisation, on verra plus tard. Peut-être.

Il est temps de dire stop !

Nous voulons avoir le temps de nous occuper des élèves, des familles, des personnels.
Nous voulons avoir le temps de travailler en profondeur nos dossiers et en finir avec le saupoudrage imposé par des délais trop courts et l’empilement des demandes.
Nous voulons avoir la possibilité de choisir les priorités de nos établissements puisque l’autonomie des établissements est toujours mise en avant.
Nous voulons être reconnus comme des cadres supérieurs, et revalorisés (en points d’indice, pas en prime !) à hauteur du temps passé et des responsabilités qui sont les nôtres.

La revalorisation des salaires et des conditions de travail des enseignants et des CPE en début, milieu et fin de carrière est une nécessité vitale pour retrouver des candidats aux concours. Elle doit aussi concerner les Personnels de Direction, qui ont l’impression d’être les grands oubliés des discussions en cours, et dont beaucoup cherchent à quitter leur fonction.
Il est temps de se mobiliser, d’agir, pour dépasser le stade du simple constat déprimant.