Déclaration CTA du 15 octobre 2019

Plus que jamais, la qualité de vie au travail doit faire l'objet d'une attention renforcée et d'une réflexion collective afin de prendre en compte l'évolution des missions et ainsi conduire à une reconnaissance professionnelle et financière pour l'ensemble des personnels.

Décès de Christine Renon, direction d’école

Le décès de Christine Renon a remis dans l’actualité sociale de l’Education Nationale la question de la direction d’école et par extension la question du statut juridique de l’école.

Voilà plusieurs années que le Sgen-CFDT alerte sur la surcharge de travail des directrices et directeurs d’école.
Le point de rupture a été atteint avec la suppression des aides administratives qui répondait à une logique budgétaire et non à la réalité des besoins des directrices et directeurs.

Qui a pu croire que nos collègues chargés de direction pourraient supporter la disparition de leurs aides sans aucun dommage humain ? Le résultat est là : des directions restent vacantes et les directrices et directeurs sont en souffrance, débordés, jusqu’à commettre l’irréparable pour certains.
Pour le Sgen-CFDT NPDC, il est urgent de recentrer la fonction sur les missions éducatives et pédagogiques, et d’affecter d’autres personnels pouvant agir sur différents aspects du fonctionnement de l’école notamment des personnels administratifs.

La situation actuelle ne peut pas se satisfaire d’un simple constat et d’un statu quo ; elle exige des réponses à la question du statut de l’école et des fonctionnements très divers selon la taille ou la situation géographique de l’école. Certaines écoles ont des effectifs supérieurs à ceux de certains collèges avec des moyens humains très inférieurs. Le Sgen-CFDT plébiscite une école autonome avec des moyens répondant aux diverses réalités territoriales et aux divers besoins de fonctionnement.

Les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial )

La surcharge de travail est malheureusement une réalité pour bon nombre de personnels. Ainsi la mise en oeuvre des PIAL a entraîné une charge de travail supplémentaire pour les plupart des secrétaires de direction des établissements têtes de réseau, secrétaires qui ont dû gérer la signature de contrats par dizaines dès le 26 août et
ce, alors que la préparation de rentrée battait son plein.

Les personnels concernés, soucieux de mener à bien cette tâche nécessaire, n’ont pas compté leurs heures. A ce titre, le Sgen-CFDT Nord Pas-de-Calais renouvelle sa demande d’indemnisation afin que cette charge de travail supplémentaire considérable soit bien reconnue. Il faut cesser de s’appuyer sur la conscience professionnelle des agents pour obtenir d’eux qu’ils en fassent toujours plus, au détriment de leurs conditions de travail, voire de leur santé.

Par ailleurs, il paraît nécessaire que les missions de coordination des PIAL soient élargies à la gestion administrative et que les coordonnateurs responsables de la mission et bénéficiaires des IMP soient clairement identifiés.

Nous demandons également que soit établie une liste de critères permettant d’évaluer objectivement l’impact positif ou négatif des PIAL sur l’accompagnement des élèves, sur les conditions de travail des AESH et des coordinateurs des PIAL. Ces critères permettront de relever les bonnes pratiques autant que les dérives ou les difficultés, afin de les réguler.

De même, nous demandons que puissent être évalués en fin d’année scolaire le fonctionnement des services départementaux de l’école inclusive afin d’en mesurer l’impact auprès des familles et des S’agissant de la réforme territoriale et de la création de la Région Académique, le projet d’accompagnement des personnels proposé semble prendre en compte la nécessité d’écouter les personnels et l ‘expression de leurs besoins. Toutefois, il nous paraît important de mener une démarche similaire concernant les collectifs de travail pour s’assurer d’une bonne qualité de vie au travail d’autant plus que les personnels du rectorat de Lille et de la DSDEN du Nord ont changé de lieu de travail.

Croiser les attentes collectives en matière d’organisation du travail et les attentes en matière d’objectifs doit pourvoir améliorer la qualité de vie au travail pour tous. Il faut s’en donner les moyens. Le télétravail dont le Sgen-CFDT plébiscite la mise en œuvre pour les personnels qui le souhaitent est un élément de réponse qui, loin de déconstruire le lien social avec le collectif de travail, peut permettre une meilleure qualité de vie pour certains personnels grâce à un cadre législatif solide.

La réforme du baccalauréat général

Sur la réforme du baccalauréat général, la précipitation de la mise en œuvre de la réforme met à jour, comme nous le dénonçons depuis plus d’un an, des pans entiers d’improvisation et de mauvais réglages des divers niveaux d’intervention de la maison Éducation Nationale.

Le Sgen-CFDT revendique toujours l’abandon des E3C. En effet, la contradiction entre l’organisation des épreuves qui se veulent « de contrôle continu » (les E3C) et un cadrage institutionnel fort avec convocations, anonymisation, harmonisation…. n’est toujours pas levée à quelques semaines des premières épreuves.

Une reconnaissance financière pour la charge de travail supplémentaire doit exister et se concrétiser à la fois pour les enseignants (choix des sujets, appropriation des grilles de correction, temps de correction…) et pour toutes les autres catégories de personnels participant à l’organisation matérielle des épreuves. Sur ce point, le ministère s’est engagé auprès des organisations syndicales en affirmant qu’une enveloppe avait bien été budgétisée pour permettre la rémunération de ce travail supplémentaire. Reste à en connaître le montant effectif et sa déclinaison pour l’académie de Lille.

Le Sgen-CFDT revendique un allégement du temps de travail des correcteurs avec la mise à disposition de corrections types et la création d’un secrétariat d’examen avec une enveloppe conséquente de rémunération des acteurs qui feront face à la charge de travail, aux responsabilités induites et à l’aménagement du format et des conditions de passations des élèves. Les personnels des lycées sont épuisés par la mise en place de la réforme et une organisation du travail qui repose encore sur des incertitudes.

La qualité de vie au travail

Plus que jamais, la qualité de vie au travail doit faire l’objet d’une attention renforcée et d’une réflexion collective afin de prendre en compte l’évolution des missions, les écarts qui existent entre le travail prescrit et le travail réel et ainsi conduire à une reconnaissance professionnelle et financière des efforts engagés par tous les personnels quels qu’ils soient.