Le Sgen-CFDT rappelle en déclaration liminaire du CSE du 27 mai sa ténacité à faire des propositions depuis plus d’un an, pour adapter les modalités de passation des examens en général et du bac GT en particulier au contexte sanitaire et à la diversité des parcours des élèves.
Des propositions formulées tout au long de l’année 2020-2021
Dès la rentrée scolaire, le Sgen-CFDT avait été le seul à demander la suppression des évaluations communes (EC) puis des épreuves de spécialité (EDS) et la prise en compte à la place du contrôle continu.
On constate aujourd’hui que le décalage de ces épreuves en juin demandé par d’autres organisations syndicales n’aurait pas été tenable.
Sur ces propositions, le Sgen-CFDT a été entendu. Cela a permis de considérablement simplifier l’année, et de soulager stress et charge de travail d’une grande partie des élèves et des enseignant·es.
Le Sgen-CFDT avait aussi demandé la suppression de tous les écrits terminaux du bac GT (et du DNB), pour là encore, laisser la place au contrôle continu.
Le maintien des écrits de philo et de français nous semble regrettable, d’une part à cause des modalités différentes de prise en compte de la note d’épreuve écrite, et d’autre part à cause de la charge de travail tout à fait inconsidérée que le maintien des épreuves écrites et orales de français, couplées aux épreuves de grand oral, (et du BTS) font peser sur les seuls enseignants de Lettres.
Pour les aménagements dans la voie professionnelle, le Sgen-CFDT prend acte de la solution trouvée pour les épreuves en C.C.F. : le fait de ne pas retenir seulement les premières évaluations, mais l’ensemble des évaluations réalisées est une reconnaissance du travail des élèves et des enseignants.
Cependant, la solution qui consiste à remplacer les notes des deux épreuves ponctuelles les moins bien réussies par la moyenne des 2 les mieux réussies est un non-sens pédagogique.
Bref, pour le Sgen-CFDT ces aménagements sont incomplets, avec des angles morts notamment en ce qui concerne l’EAF, la situation est donc imparfaite.
Dans tous les cas, le Sgen-CFDT s’est prononcé pour le maintien des épreuves orales terminales (grand oral, oral SELO/DNL, oral de DNB et oral de chef d’œuvre), et ce malgré les contextes très divers ayant existé dans les établissements (hybridations, jauges…) à cause de la crise sanitaire. En effet :
- cela permet malgré ces 2 ans atypiques de garder un sens en terme de rite de passage dans le parcours des élèves, ces épreuves orales, sont plus facilement aménageables pour prendre en compte l’hétérogénéité des parcours et portent de fait uniquement sur ce que les élèves ont travaillé (et non sur ce qu’ils sont censés savoir).
- ces épreuves peuvent être passées dans des conditions sanitaires satisfaisantes.
Le Sgen-CFDT fait le choix de la confiance aux équipes et aux jurys pour faire de ces oraux une épreuve raisonnable et bienveillante de fin de période.
Ils doivent permettre aux élèves de démontrer un niveau de maitrise « satisfaisant » de leurs apprentissages après une scolarité bousculée parfois, et surtout pas de les mettre en difficulté ou de les classer comme le feraient des oraux de grandes écoles ou de concours.
Nous sommes conscients néanmoins que la sérénité n’a pas toujours été possible dans la préparation de ces oraux, la prise en compte de situations très particulières doit être possible.
Anticiper dès maintenant la session 2022
Par ailleurs, des décisions doivent être prises rapidement pour la session 2022, car le système éducatif ne peut pas s’exonérer de prendre en compte les bouleversements vécus depuis 2 ans.
Pour la voie professionnelle, la reconduction des mesures sur les seuils de PFMP, les conditions de prise en compte des évaluations en C.C.F., et les modalités de calcul de la moyenne générale, doivent intervenir rapidement.
D’abord en maintenant pour le bac GT la simplification de la partie contrôle continu par la suppression des EC comme cette année.
Un bac avec 40 % de véritable contrôle continu, après deux ans de bac à 100 % puis à 82 % de contrôle continu serait une mesure de raison et une marque de confiance envers les enseignants
Ensuite une demande d’allègements exceptionnelle des parties de programmes attendues pour les EDS de mars.
Il apparaît clairement que la rentrée nécessitera un atterrissage et une remise à niveau d’élèves encore très marqués par les 2 ans de crise sanitaire. Pour pouvoir les accueillir dans de bonnes conditions en prenant le temps des raccrochages, remédiations et harmonisations, il sera nécessaire de réduire de quatre semaines les attendus des contenus pour les épreuves de spécialité.
Enfin il faudra aussi clarifier le sens que l’on veut donner à ces EDS situées en mars, et à l’organisation des lycées à cette période..
Par ailleurs la période du mois de mars même sans EC1 sera très particulière et tendue si des directives claires sur les temps de concertation, de correction des EDS et de passation des ECE ne sont pas posées, avec leur corollaire : la façon dont les élèves sont pris en charge sur ces temps désorganisés.
De façon générale, un vaste chantier de réflexion et de formation devrait s’ouvrir pour réfléchir aux différentes modalités d’évaluation qui coexistent. Une foire aux questions ou un vademecum sur des bonnes pratiques ne suffisent pas à faire une politique d’évaluation juste et équitable, or les élèves et leurs familles le méritent et l’attendent.