L’intégration des agents Jeunesse et Sports dans l’Education Nationale: comment cela se passe-t-il dans les Hauts de France ?

Un comité de suivi "Jeunesse et sports" a été réuni aux rectorats de Lille et d'Amiens ce lundi. Où en est-on dans l'intégration de ces personnels au ministère de l'Education nationale dans la région académique "Hauts de France" ? Ci-dessous les principaux sujets abordés...

 Une gestion des personnels qui pose de gros problèmes.

Le Sgen-CFDT Nord Pas-de-Calais a tenu à soulever des problèmes importants:

  • non prise en compte des changements de groupes RIFSEEP depuis l’intégration soit 9 mois.
  • des agents contractuels d’Amiens qui n’ont pas été payés en septembre.
  • des frais de déplacement non pris en charge.
  • des primes d’installation non payées.

réponse donnée:

  • la rectrice estime que ceci n’est pas admissible,
  • les explications avancées:
    • l’intégration est encore récente et que les services doivent encore prendre leurs marques.
    • des problèmes techniques ont été évoqués (nomenclature J et S par reconnue par certains logiciels)
  • mais des avancées, par exemple des prises en charge faites manuellement en attendant que le problème soit résolu à l’échelle nationale.

N’hésitez pas à nous faire remonter vos difficultés si vous êtes dans ce cas! (lille@sgen.cfdt.fr)

Une méconnaissance Jeunesse et Sport/ Education Nationale encore réelle.

  • Problème de méconnaissance des interlocuteurs auxquels les agents doivent s’adresser.
  • Difficile acculturation, avec trop souvent le sentiment des agents d’être méprisés.
  • des circuits d’information à améliorer entre la DRAJES (Jeunesse et Sport à l’échelle académique), les SDJES (Jeunesse et Sport à l’échelle départementale) et les services académiques (Lille et Amiens).
  • encore une méconnaissance des différents métiers et de leurs besoins matériels et en termes de formation.
  • Un problème d’adéquation missions/moyens : objectif annoncé: améliorations de l’organigramme et des fiches de postes.
  • des temporalités différentes, par exemple en ce qui concerne les congés, ouverture/fermeture des sites: quelle gestion des permanences ? si des astreintes doivent être mises en place, demande d’un dialogue social préalable.
  • Souhait des agents d’un temps d’échange , de réunion de service pour conforter l’intégration des collègues

Des politiques menées à plusieurs échelles: une complexité de mise en oeuvre territoriale.

  • volonté affichée d’améliorer l’articulation région/ département
  • différence de règles en fonction des sites (au sujet du pointage des agents par exemple): un règlement intérieur est demandé.
  • Après 9 mois, les articulations et les compétences de chaque niveau territorial sont toujours aussi floues. Les clarifications sont nécessaires.
  • Après 9 mois de fonctionnement, les politiques semblent pilotées par la Région (avec l’appui des services académiques), appliquées dans les départements. Ceci s’explique par un héritage de concentration autour des régions, les dossiers semblent moins portés par les départements , ce qui est à faire évoluer: quelles missions et prérogatives des SDJES ?

L’action sociale: une régression pour les agents!

  • l’action sociale à laquelle avaient droit les agents dans leur ancien ministère leur était beaucoup plus favorable (cartes cadeaux, repas, aide à l’éducation des enfants…).
  • Certains agents ont perdu jusqu’à 600€/an avec la réforme.

Santé et Sécurité au travail: un dossier en chantier.

  • proposition de conception d’un livret d’accueil en Région académique des personnels Jeunesse et Sport.
  • le réseau d’assistance et de prévention est en cours de construction: les consignes ministérielles J et S en termes de sécurité et santé au travail doivent être déclinées aux échelles académique et départementales.
  • médecine du travail : chaque agent relève de la médecine de prévention de son secteur (mais médecine de prévention en manque cruel de médecins! ).
  • Organisation de l’inspection santé au travail : en cours de réflexion (quelle répartition des ISST (Ingénieurs Santé et Sécurité au Travail) ? finalisation et transmission aux agents pour la 1ère quinzaine de novembre.
  • Registre Santé Sécurité au Travail (RSST): quelle procédure de transmission des  informations au CHSCT A (Comité Hygiène Sécurité Conditions de travail Académique) ? les RSST seront-ils dématérialisés ? (vérifier que cela est techniquement faisable dans l’académie d’Amiens).

Télétravail: possible 2 jours hebdomadaires.

  • Ceci répond à la circulaire académique (jusqu’à 3 jours circulaire fonction publique de mai 2021). Les autorités expliquent la nécessité de rodage du télétravail, que répondre quand cela fait un an et demi que les services tournent sans accroc majeur en travail à domicile en mode dégradé ?
  • tous les agents J et S qui en ont fait la demande y ont été autorisés.

Des politiques menées à bien par les agents Jeunesse et sports.

  •  6500 jeunes partis en colo
  • 23 000 jeunes entrés dans des structures sportives grâce au Pass Sport.
  • 3666 volontaires pour le service civique.
  • 794 SNU (Service national universel).
  • des budgets en forte augmentation, sans les moyens humains, à j&s on fait beaucoup plus avec moins !

Le bilan, au bout de 9 mois, est mitigé, fait de beaucoup d’interrogations. La feuille de route, élaborée pour 3 ans, devra évoluer pour que la qualité de vie au travail soit réelle pour les agents Jeunesse et Sport. Le Sgen-CFDT, qui n’était pas demandeur de cette réforme,  y veillera!