Pour les fonctionnaires, la perspective du changement de système caractérisé par la fin du calcul aligné sur les six derniers mois et l’intégration des primes, est particulièrement anxiogène. Le Sgen-CFDT défendra un système qui préservera le niveau de retraite des personnels !
La rémunération des personnels de l’Éducation nationale – en particulier des enseignants – est un sujet ancien qui a justifié l’engagement du Sgen et de toute la CFDT sur le dossier des « Parcours professionnels, carrières et rémunérations » (PPCR) alors pensé comme une première étape en matière de revalorisation.
Le président de la République et l’exécutif répètent depuis plusieurs mois que la revalorisation des enseignants est indispensable pour accompagner la réforme des retraites.
Ce sujet ne concerne pas que les enseignants. Pour le Sgen-CFDT, il faut en effet revaloriser tous les métiers dont la rémunération actuelle – primes comprises – ne peut suffire à compenser le passage à un nouveau système de retraite. Sans revalorisation des salaires, les personnels risquent une diminution de leur pension, ce qui est inacceptable.
Gagner plus pour partir avec la même retraite.
Pour le Sgen-CFDT, cette revalorisation doit viser plusieurs objectifs.
Construire une réforme des retraites soutenable et acceptable
L’évolution du salaire moyen des enseignants depuis 1982 comparée avec les autres catégories type « cadres » traduit nettement un déclassement salarial des personnels enseignants.
Le changement du mode de calcul de retraite est donc l’occasion d’augmenter les rémunérations perçues tout au long de la vie pour compenser la faiblesse des primes versées. C’est aussi une opportunité pour améliorer la fin des parcours professionnels (cessation progressive d’activité…) pour ceux qui le souhaitent.
Ce sont bien ces questions que le Sgen-CFDT portera lors des discussions avec le ministre, dans l’intérêt des agents.
Il est possible de construire un nouveau système de retraite plus juste pour toutes et tous qui prendra mieux en compte des carrières qui articulent de plus en plus souvent des périodes d’activité dans le privé et dans le public.
Pour le Sgen-CFDT, une réforme des retraites sans revalorisation salariale est inenvisageable. L’État doit s’engager sur cette voie car la retraite est un contrat social.
C’est pour cela que CFDT revendique la clause de non-régression : pas de passage au nouveau calcul tant que la revalorisation ne compense pas le changement de calcul.
Pas de passage au nouveau calcul sans revalorisation compensatrice.
Réduire les inégalités professionnelles entre femmes et hommes.
La mise en œuvre du PPCR et des accords relatifs à l’égalité professionnelle dans les fonctions publiques permet de progresser sur le chemin de l’égalité professionnelle.
Cependant, dans presque tous les corps, les indemnités creusent les écarts de rémunération au bénéfice des hommes. Intégrer les primes au calcul de la pension de retraite pourrait conduire à creuser encore les écarts de pension entre femmes et hommes.
Pour le Sgen-CFDT, il est donc indispensable de prendre des mesures pour réduire les inégalités entre femmes et hommes pendant la carrière, sur toutes les composantes de la rémunération. Cela suppose de développer des régimes indemnitaires fondés sur des critères objectifs, et de former l’encadrement à un repérage des viviers et à une évaluation sans biais sexiste — fût-il inconscient. Ces inégalités justifient aussi qu’une part importante de la revalorisation continue passe par le traitement indiciaire.
Pour en savoir plus :
Notre dossier Réforme des retraites.
Rappel : Les agents nés avant 1963 ne sont pas concernés par la réforme des retraites qui serait mise en œuvre à partir de 2025.