Un risque d’effondrement pur et simple de la formation continue

Courrier au ministre pour l'alerter sur les conditions de travail en lien avec la formation continue des enseignants

Courrier au ministre sur la formation continue : charger encore la barque d’enseignant.e.s épuisés, anéantir le travail des formateurs et des formatrices….

Nos collègues se sentent désavoués, ont le sentiment que des mois de travail sont jetés à la poubelle.

 

Le 13 septembre déjà, nous alertions le ministère lors de la réunion multilatérale sur la reconnaissance et l’attractivité du métier enseignant

L’organisation de la formation continue est actuellement mise à mal. Les consignes passées aujourd’hui dans les écoles et établissements, dans les EAFC, sont brutales pour les enseignant.e.s, qu’ils et elles soient en situation de se former ou d’assurer les formations continues. Quant aupacte enseignant, il est pour nous source de dégradation des conditions de travail. »

Le 18 septembre, lors de la conférence de presse de rentrée, le Sgen-CFDT et la FEP-CFDT s’exprimaient d’une même voix sur la formation continue

Nos deux fédérations considèrent que les consignes données par le ministère dans son guide sur les remplacements de courte durée s’apparentent à des injonctions contradictoires, en particulier sur la question de la formation continue.

Depuis des mois, les formateurs et formatrices, les inspecteurs et inspectrices, les personnels administratifs travaillent dans le cadre des écoles académiques de la formation continue à bâtir et organiser une offre de formation qui réponde aux besoins des personnels et aux commandes ministérielles en particulier sur la prévention et la lutte contre le harcèlement, sur l’éducation à l’égalité filles-garçons, sur l’éducation à la sexualité et sur la laïcité. Tous nos collègues ont le sentiment que leur travail est tout simplement jeté à la poubelle quand début septembre on leur demande de tout revoir. Ici pour diminuer tout simplement le volume de formation de 30%, partout pour que le moins de formation, voire aucune n’ait lieu à d’autres moments que le mercredi après–midi ou pendant les vacances scolaires.

Négation du travail réalisé, contradiction entre les objectifs affichés, cela est insupportable pour les personnels et nos fédérations ne l’acceptent pas.

Alors que des constats ont été partagés depuis plusieurs années sur le temps de travail réel des enseignants, sur le nombre de jours de travail pendant les vacances des élèves, la décision unilatérale du ministre de viser 100% de formation continue en dehors du temps d’enseignement est inacceptable et totalement contradictoire avec les enjeux d’articulation entre vie professionnelle et vie personnelle inscrits dans le plan pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Inacceptable en termes de conditions de travail. Inacceptable parce qu’elle va tout simplement, comme ce fut le cas dans le 1er degré déjà, assécher la formation continue au détriment de la qualité du système éducatif.

Pour la FEP et le Sgen, la formation continue c’est du travail, elle a donc vocation à se dérouler sur le temps de travail.

Le temps de travail des enseignants ne se limite pas à leurs heures d’enseignement, certes, mais interdire à terme toute absence en classe pour participer à une formation c’est au choix alourdir la charge de travail de professionnels déjà épuisés, ou préparer l’effondrement de la formation continue. Dans les deux cas, cette décision unilatérale du gouvernement aura des effets délétères.