En Education physique Scolaire, Le corps de l’élève est mis en valeur ! Le corps oui mais pas seulement . . . Il ne faudrait pas croire que les qualités physiques sont seules support de l’évaluation et de la réussite en EPS !
EPS et évaluation :
Combien de parents en réunion parents-professeurs viennent voir un peu inquiets l’enseignant d’EPS lors du premier trimestre quand aux futurs résultats avec cette phrase « mon enfant est nul en sport . . . », sous entendu, il ne court pas vite, il ne saute pas loin, il n’est pas endurant, il s’essouffle vite. . . oui et alors ?
En reprenant les idées du Sgen évoquées dans cet article , il apparaît clairement que la performance physique ou sportive à proprement parler n’a pas lieu d’être en EPS.
Une EPS inventive, qui ouvre au plaisir des pratiques corporelles et préserve l’équilibre de l’élève, lui permettant de se connaître et de construire sa vie physique, sociale et civique.
Une évaluation qui valorise les progrès et les compétences acquises
Tous les élèves, les sportifs, les non sportifs sont en mesure de réussir en EPS !
L’élève en action support de l’évaluation !
L’EPS peut revendiquer d’être une des seules matières qui évalue les élèves par la mise en jeu des corps en situation de résolution de problème. Autrement dit c’est par l’intermédiaire de son corps que l’élève montre l’étendue de sa réflexion et de sa compréhension du problème!
Cela constitue un véritable atout pour la discipline à plusieurs niveaux.
En effet les élèves ‘scolaires’ réussissent tout aussi bien que dans les autres disciplines.
Cependant les élèves qui peuvent être repérés comme en difficulté, notamment à l’écrit ou en lecture, peuvent ici réussir autrement car le schéma réflexif va pouvoir s’exprimer autrement que par les mots écrits ou parlés.
Et qu’est ce qu’on évalue alors ?
De façon générale, l’évaluation porte donc directement sur les compétences du socle commun de connaissances et de compétences comme dans les autres disciplines.
C’est l’enseignant, par ses choix didactiques et pédagogiques, qui choisit quelles compétences du socle il évalue, à quel moment, et dans quelle APSA (Activités physiques, sportives et artistiques ).
Pour cela il propose des formes de pratiques précises aux élèves. Il aménage le milieu de pratique par exemple en créant certaines règles, certains espaces afin que le corps des élèves soit au service de leurs réflexions.
Exemple de l’activité gymnastique pour une classe de 5éme.
Choix des compétences.
L’enseignant souhaite évaluer trois compétences du socle commun qu’il a retenu: «savoir exploiter ses facultés», «savoir s’engager», «savoir parler et communiquer». Pour cela il retient pour son cycle la compétence soclée (compétence englobant à la fois compétences disciplinaires et compétences du socle commun) suivante : savoir se concentrer pour réaliser un enchaînement adapté à ses capacités.
Mise en place centrée sur l’élève acteur.
L’enseignant met donc en place les conditions de mobilisation de ces compétences par l’élève durant son cycle à travers une forme de pratique. Ce qui peut donner le résultat suivant :
L’élève gymnaste décide, pour chaque élément, d’une position de retour en fonction de ses capacités ( par exemple une roulade avant en revenant sur les fesses, sur les pieds, debout ou sur un pied). Il doit réussir le retour qu’il choisit.
L’élève choisit d’autre part un temps de préparation pendant lequel il va s’entraîner, mémoriser l’enchaînement, à l’aide d’un élève coach avant le passage devant l’élève juge. Il s’engage donc dans une tache précise pendant un certain temps (1min, 2min,3min) en fonction de son choix. A ces temps correspondent des couleurs de chasubles qui permettent à l’enseignant de voir d’un regard ce que l’élève a choisi, s’il respecte ce temps etc … Le choix de ce temps d’entraînement se fait avec le coach. Il va dépendre par exemple du nombre d’éléments à retenir, de la difficulté des retours choisis.
Évaluation.
Enfin après ce temps de préparation, l’élève gymnaste passe, sans son coach, devant un élève juge. Il dispose d’un seul essai pour réussir. A la fin de son passage le juge valide ou non l’enchaînement et explique en quoi l’élève gymnaste n’a pas réussi en cas d’échec (une feuille d’enchaînement avec réussite ou non est complétée par le juge).
S’agissait-il d’une erreur d’élément donc de mémorisation, d’un retour mal effectué? L’élève gymnaste a-il surestimé ses capacités (surexploitation de ses facultés cf compétence) ? L’élève gymnaste a t-il sous ou surévalué la durée d’entraînement nécessaire ? (l’engagement dans la tache n’est pas maîtrisé).
Ainsi, le choix de forme de pratique mis en place par l’enseignant a pour objectif l’expression des différentes compétences du socle qu’il a choisies. A partir de là, l’enseignant peut intervenir auprès des élèves, les questionner sur ce qu’ils font, pourquoi et où ils en sont pour leur apporter les contenus d’enseignement.