Les épreuves de spécialité approchent et des difficultés que nous avions soulevées n'ont malheureusement pas été prises en compte. Nous demandons des ajustements rapides pour permettre aux collègues d'assumer correctement la charge de travail supplémentaire.
Où en sommes nous des épreuves de spécialité ?
Mise à jour : le Sgen-CFDT a finalement été entendu sur l’allégement de la charge de travail des correcteurs qui auront droit à un forfait de quatre demi-journées de décharge de cours sur la période du 17 mai au 3 juin. Mais faute d’anticipation, la désorganisation du fonctionnement des lycées risque d’être importante…
Nous l’avions écrit en décembre 2021 : il fallait « anticiper pour éviter le crash !« . Depuis quelque temps arrivent les convocations pour les épreuves de spécialité qui se dérouleront la semaine des 11 et 12 mai 2022. Des réunions ont aussi lieu avec les services et directions chargés des examens dans les académies. Dans les lycées sont fixées des modalités pour adapter la vie de l’établissement pendant cette période.
La préparation des épreuves de spécialité avance mais…
Si chaque établissement décide de manière autonome des fonctionnements les plus adéquats, il existe certaines règles définies au niveau ministériel, et en particulier l’attribution de deux journées de révision pour les candidat·es et les dates des épreuves de spécialité.
Il y a par contre des décisions qui n’ont pas été prises au niveau ministériel et qui vont impacter de manière directe les collègues qui corrigent ces épreuves de spécialité. La plus importante, en attendant d’en savoir plus sur les dispositifs de correction et d’harmonisation, c’est l’allègement de la charge de travail des collègues qui corrigent les épreuves.
De la mi-mai à la mi-juin, les lycées ne sont pas en sommeil
Dans les lycées, la période de correction correspond à la fin du 3ème trimestre, la conclusion du travail sur l’orientation, la préparation des conseils de classe, mais aussi le temps consacré à d’autres épreuves. Certain·es collègues préparent les épreuves anticipées de français, d’autres corrigent des épreuves de BTS, font passer des oraux de langues… C’était l’équation impossible sur laquelle nous avions alerté.
Beaucoup de collègues déploient des trésors de pédagogie pour maintenir les apprentissages jusqu’au bout de l’année scolaire, et pour les élèves de terminale finaliser leur préparation au grand oral, voire passer des épreuves pratiques ou orales.
Le mois de mai c’est traditionnellement celui des ponts (de l’Ascension seulement cette année), des cours annulés (pour les épreuves de spécialité) en même temps que le dernier sur lequel compter pour accompagner nos élèves. Et il y a fort à faire pour réussir cet accompagnement, que ce soit en matière d’orientation ou de bouclage de programmes souvent ressentis comme trop lourds, encore plus pendant ces années de réforme et de crise sanitaire.
Il faut donner du temps aux collègues qui corrigent ces épreuves de spécialité
Comment dans ces conditions accorder toute l’attention requise pour corriger ces épreuves de spécialité ?
Comment se coordonner pour la correction avec les autres enseignant·es de la même spécialité lorsqu’il y en a dans l’établissement ou le bassin ?
Les collègues n’auront guère d’autre choix que rallonger leurs journées de travail au détriment de leur vie personnelle, et cela n’est évidemment pas acceptable. La rémunération des copies ne compense pas ce surinvestissement.
Nous demandons donc a minima que tous les correcteurs soient libérés de 6h de cours pour corriger des paquets de copies que nous espérons d’une taille raisonnable. Les élèves libérés sur ces créneaux pourront par exemple approfondir leur sujet de grand oral, travailler en autonomie ou à distance.
On ne peut pas faire comme si cette année scolaire était une année comme les autres. Nous alertions à ce sujet dans un article « Examens scolaires : ne pas faire comme si de rien n’était«
Agir au niveau local ?
Le Sgen-CFDT insiste sur la possibilité pour les établissements d’effectuer des réorganisations locales et adaptées, réfléchies et validées collectivement.
Le conseil pédagogique est le lieu adéquat pour cela.
Mais nous saisissons aussi le ministère à nouveau de ce sujet, car nous savons que dans l’organisation verticale qui aura été de mise tout au long de ce mandat, celui-ci a un rôle clé pour légitimer les initiatives locales.