Temps Partiels et Pilotage Pédagogique dans le premier degré

Le Sgen-CFDT 59/62 a été reçu en audience à l'invitation du Dasen du Nord pour expliquer les derniers arbitrages.

Circulaire sur les temps Partiels dont 80%

Dans la récente circulaire sur les demandes de temps partiels, une revendication du Sgen-CFDT est réapparue : la possibilité de demander un temps partiel de droit à 80%, payés 85%. C’est une bonne nouvelle !

Le Dasen du Nord, M. Cottet, a voulu contextualiser ce choix, et en particulier, les arbitrages auxquels il a procédé.

Par rapport à un temps partiel à  75%, 7 jours doivent honorés dans l’année pour atteindre le temps de travail sollicité. Ces jours sont parfois appelés « jours flottants » quand ils sont attribués au fur et à mesure des besoins dans le département. Cela pose des problèmes en terme d’organisation du service.

A l’issue d’une consultation des Inspecteurs, de l’inspecteur adjoint au Dasen pour le 1er degré et du secrétaire général de la DSDEN, le Dasen a fait le choix de compacter les 7 jours dûs sur la période de novembre/décembre (comme expliqué dans la circulaire). Les Titulaires de Secteur déchargés de classe sur ces 7 jours pourront être utilisés sur d’autres missions.

L’avis du Sgen-CFDT :

Si nous regrettons que les délégués du personnels n’aient pas été auditionnés sur la question car nous aurions pu faire des propositions, nous approuvons :

    • la possibilité pour les collègues de travailler 80%, payés 85%
    • une plus grande clarté dans l’organisation du service pour les familles et les écoles
    • un pilotage du département avec plus d’anticipation

Nous craignons :

    • La gestion des Titulaires de Secteur déchargés des classes pendant 7 journées
    • La masse salariale du département qui, augmentée par ces quelques 10% supplémentaires, invitera peut-être le Ministère à réduire le nombre d’ETP (Equivalents temps Plein) puisque les dotations ministérielles ne se font que sur la base d’une observation de tableaux excel et non des besoins importants de nos élèves

 

Pilotage pédagogique des circonscriptions

Un pilotage centralisé répondant aux directives nationales

A ce jour, le pilotage pédagogique est très centralisé au niveau départemental. M. Graff, adjoint au Dasen pour le premier degré dans le Nord, a souhaité nous détailler la démarche guidant certains futurs choix dans le département.

La mise en œuvre des PPG (Politiques Prioritaires Gouvernementales) et l’acquisition des savoirs fondamentaux restent la base de travail de toute direction académique. La gestion des moyens pour atteindre les objectifs sont la clé de voûte du pilotage départemental.

L’un des outils servant de guide est l’analyse des résultats aux Évaluations Nationales. Selon M. l’inspecteur, cette analyse ne constitue pas l’alpha et l’oméga de l’évaluation de la performance de nos élèves, mais elle en est un thermomètre exprimant une tendance.

L’analyse globale qui en ressort est que les élèves arrivent très bien préparés au CP, mais un délitement peut être observé au fur et à mesure de la scolarité vers la 6e, en particulier en lecture (accompagné de difficultés lexicales en éducation prioritaire). Si, toujours selon l’administration, les classes dédoublées ont pu apporter des motifs de satisfaction, il est nécessaire d’étudier le contexte local dans certains cas.

Pour faire face à certaines difficultés persistantes, le ministère de l’Éducation Nationale demande aux directions de mettre en place un pilotage de proximité (circonscriptions et écoles). Il faut donc, selon la demande institutionnelle, aller plus dans les classes. Pour cela, plusieurs leviers dont la responsabilisation des équipes, sont activés.

Quelle est la démarche ?

Les services ont identifié les écoles et les circonscriptions qui avaient le plus besoin d’accompagnement au regard, tout d’abord, des performances (analyse de compétences ciblées), de l’équité (en ciblant les écoles avec un écart supérieur à 10 % entre l’éducation prioritaire et hors éducation prioritaire) et enfin, d’un lissage sur les 5 dernières années a été opéré pour limiter l’effet « cohorte ».

43 écoles, 6 circo REP+ et 7 circo REP ont ainsi été désignées pour réfléchir à ce qui pourrait permettre de lever les freins à une meilleure progression des résultats. Charge aux équipes ensuite d’élaborer un plan d’action et de faire des demandes de moyens supplémentaires auprès de la DSDEN tels que :

  • de la décharge de direction supplémentaire (pilotage pédagogique) pour une école.
  • un CPC supplémentaire dans une circonscription qui aurait à charge d’aller sur le terrain, dans les écoles, les classes.
  • un temps de formation collectif sur une thématique

L’avis du Sgen-CFDT :

Il y a un danger réel que les écoles et circonscriptions ciblées se sentent stigmatisées. Cela aurait donc un effet contre-productif : c’est donc à l’administration de faire en sorte que le dialogue ne soit pas unilatéral et que les équipes se sentent renforcées et non désavouées.

Si la question des moyens est une question importante et peut apporter une réponse intéressante, il n’en reste pas moins important de considérer le contexte et l’environnement global de l’école. Qu’en sera-t-il des équipes qui seront engagées dans cette démarche et dans les écoles desquelles les résultats ne sont pas plus satisfaisants au terme de l’accompagnement départemental ?

et si, à l’issue, les décideurs nationaux font le bilan que l’école ne parvient pas à atteindre ses objectifs malgré les «moyens importants » mis à sa disposition, nous imaginons volontiers que plutôt que de mettre en doute les politiques nationales hésitantes et mal ficelées, la remise en cause sera tournée vers les compétences des enseignants.