Politique de régression

Le Sgen-CFDT Nord Pas-de-Calais dénonce en CAPD le hiatus qui consiste à déclarer que l’École doit faire consensus au delà des clivages politiques et le détricotage d’une grande partie des réformes du gouvernement précédent. La politique menée ou envisagée est clairement une politique de régression.

Annonces à tout va

Pour le Sgen-CFDT Nord Pas-de-Calais, ce gouvernement annonce beaucoup de réformes qui ne vont pas dans le bon sens. La communication est habile et l’opinion publique semble croire en ces réformes. Le Sgen-CFDT dénonce le hiatus qui consiste à déclarer que l’École doit faire consensus au delà des clivages politiques et le détricotage d’une grande partie des réformes du gouvernement précédent. La politique menée ou envisagée est clairement une politique de régression par rapport aux évolutions nécessaires qui avaient commencé à être engagées.

Rythmes scolaires

Contre l’avis des chercheurs et de l’inspection générale, le ministre a décidé de permettre le retour à la semaine de 4 jours. Rappelons que le Sgen-CFDT n’avait pas validé, à l’époque, la réforme des rythmes au motif essentiel que cette réforme n’était pas assez audacieuse (pas de différence du temps hebdomadaire de classe entre les enfants de 3 ans et les ceux de 11 ans par exemple) mais aussi que l’intérêt des personnels n’avait pas été pris en compte (nous avions par exemple proposé de passer à 23 h de classe hebdomadaire dans un premier temps).

Plutôt qu’un retour en arrière, le Sgen-CFDT aurait souhaité une solution plus ambitieuse pour nos élèves et les personnels : celle qui aurait consisté à retravailler cette réforme pour en garder et développer les aspects positifs, et s’atteler à améliorer, modifier voire supprimer les pans de cette réforme qui ne donnaient pas satisfaction. Le gouvernement a plutôt choisi la facilité et la démagogie en revenant à un système que l’ensemble des professionnels dénonçait hier (appel de Bobigny).

Suppression du dispositif Plus de Maîtres Que de Classe

La suppression presque totale du dispositif Plus de Maîtres Que de Classe a été effectuée sans réelle évaluation ni bilan. Ce dispositif apporte pourtant clairement de la souplesse dans le fonctionnement des équipes, permet d’envisager la classe autrement en cassant le schéma pédagogique frontal et traditionnel et génère souvent une dynamique pédagogique. Avec davantage de concertation, cette mesure aurait pu évoluer, pour se recentrer sur les CP et CE1 en éducation prioritaire et ainsi répondre aux objectifs des CP à 12. Ce gouvernement a préféré casser un dispositif, pour en mettre en œuvre un autre beaucoup plus visible et populaire dans l’opinion publique. Tout cela masque le fait que les moyens de cette politique ne sont pas à la hauteur des besoins, en obligeant le passage de 12 à 14 pour les classes dédoublées, masque également les conséquences de cette mesure dans certaines écoles en faisant augmenter sensiblement les effectifs des autres classes ce qui met souvent à mal l’organisation de celles-ci, rendant impossible les doubles niveaux. Par ailleurs, les moyens de la formation continue ont été amputé alors que les besoins se font cruellement ressentir sur le terrain…

Conditions de travail

Toutes ces mesures dégradent les conditions de travail des professeurs des écoles et ont été prises sans concertation avec les organisations syndicales. Elles ne sont pas accompagnées de la reconnaissance salariale décidée dans la mise en place de PPCR. De plus, la reconnaissance professionnelle des agents dans le cadre des rendez-vous de carrière semble contestée par le ministre si l’on en croit certaines de ses déclarations sur le salaire au mérite par exemple.

On ne développera pas ici les annonces médiatiques hebdomadaires allant de l’évocation de l’uniforme, l’interdiction du portable, la dictée quotidienne, le recrutement des enseignants par le chef d’établissement… qui sont l’expression d’un réel populisme et d’un manque de confiance à l’égard des enseignants.

Arrêts maladie

Comment pourrions-nous aussi entamer cette CAPD sans évoquer également un sujet de préoccupation majeure dans nos écoles en cette période ? Sujet sur lequel le ministre ferait bien de se pencher. Tout comme nos élèves, de nombreux professeurs sont en arrêt maladie. Et ce sont les collègues vaillants qui doivent parfois pendant 15 jours assurer l’accueil des élèves dans leur classe, (on a ainsi pu voir des classes à 40 élèves, parfois avec deux élèves par table…) faute de personnel remplaçant suffisant, dégradant les conditions de travail des enseignants et donc des élèves, conditions déjà considérablement dégradées ces dernières années. La difficulté à recruter des contractuels en dit long sur les difficultés à être PE en 2018…

On ne reviendra pas sur le jour de carence ou encore la gestion des autorisations d’absence qui donnent l’impression aux collègues sur le terrain d’un manque total de considération des professeurs des écoles qui pourtant chaque jour se donnent du mal.

Il n’est pas habituel pour les élus du Sgen-CFDT d’avoir des propos aussi noirs, mais c’est aussi un cri de colère que nous voulons adresser au ministère. La situation n’est plus tenable pour un bon nombre de nos collègues. En tant que délégué du personnel, il nous appartient d’en estimer l’ampleur. C’est pourquoi nous vous demandons la mise en place rapide de statistiques sur les arrêts maladie qui seraient dus en partie à l’exercice du métier.

Direction d’école

Je crains que nous ne soyons encore dans la noirceur car sur le sujet qui nous préoccupe ce jour, la direction d’école, il n’y a lieu de se réjouir non plus. Sauf à dire que les AADE ne servaient pas à grand-chose, leur suppression a accentué le vague à l’âme des directeurs qui n’avaient pas besoin de ça. On a l’impression qu’à chaque nouvelle année scolaire correspond une, voire plusieurs, nouvelles tâches confiées aux directeurs d’école. Après les exercices de type intrusion à organiser, les PPMS à réactualiser, à mettre en ligne sur Onde, nous avons eu droit à MOBILELEVE … Cette année, ce sont de nouvelles directives pour les intervenants sportifs avec un dossier conséquent à monter chaque année. Si nous comprenons en général la logique qui a amené ces nouvelles tâches, nous ne pouvons que déplorer leur multiplication sans réelles contrepartie.

Mais nous ne serions pas le Sgen-CFDT si nous nous contentions de constations et d’observations. Alors, nous, militants du Sgen-CFDT, nous nous engageons pour faire évoluer, ne serait-ce qu’à la marge, des dossiers comme la simplification des tâches administratives des directeurs. Sur ce sujet, si nous avons demandé un GT, c’est que nous avons constaté que les minuscules engagements pris ne sont pas toujours appliqués. Dernièrement, alors que d’autres n’ont rien proposé, nous avons participé activement au GT qui vise à construire un document d’appui pour la gestion des élèves qui mettent en difficulté les équipes. Nous ne sommes pas naïfs, nous savons très bien que ce document ne résoudra pas le problème, que ce groupe de travail ne créera pas de places en ITEP. Seulement à notre niveau, la conception de notre rôle est de nous engager et apporter notre pierre à l’édifice si minime soit-elle. Nous n’avons pas été élus pour nous contenter de dénoncer, alerter…

C’est ainsi que le Sgen-CFDT propose qu’on réfléchisse à la mise en place, avec les équipes volontaires, d’établissements du 1er degré.

C’est aussi dans ce sens que, pour Mobilélève, nous suggérons que vous étudiiez la faisabilité d’un accès pour chaque enseignant. Il pourrait alors renseigner cette base de données sans en confier la charge au directeur.