Assemblée générale des retraités du Sgen-CFDT Nord Pas de Calais

le jeudi 9 octobre nous tenions notre AG annuelle. Au menu des informations et des décisions liées au fonctionnement de nos sections suivies d'un débat sur le décrochage scolaire. L'après-midi fut consacré à la visite du quartier des bois blancs à Lille et plus particulièrement Euratechnologies.

Afin de consacrer le temps nécessaire au débat qui suivit, un document avait été préparé rappelant l’activité de nos sections en 2018/2019, activité qu’on pourra retrouver ici. l’Assemblée générale rassemblant 16 personnes a validé :

  • la composition d’un bureau chargé de l’animation du groupement avec, entre autres, Michel BOEREZ comme animateur du groupement, Jean FICHEZ en tant que gestionnaire du fichier « adhérents », Jacques DEVODDERE en charge de la communication … ;
  • Marie-Madeleine VAILLANT (suppléant Michel BOEREZ) comme candidate au conseil syndical du Sgen-CFDT 59/62 au titre des retraités, en vue du congrès du 6 décembre 2019 ;
  • le passage du taux de cotisation des retraités du Sgen-CFDT 59/62 de 0.5% à 0.55% afin d’assurer l’équilibre financier (dépenses actuellement supérieures aux recettes) et assurer un financement du fonctionnement de chacune des SSR (Hainaut-Avesnois, Métropole Lilloise, Deux Flandres, Pas de Calais), notre fonctionnement étant actuellement plutôt régional. Le changement a été acté par 15 voix pour et 1 abstention.

LE DÉBAT : l’éducation nationale et la société face au décrochage scolaire.

Nous avons bénéficié pour ce débat de l’intervention de :

  • Christian Delbarre, ancien directeur de l’Association de Prévention Spécialisée de Mons en Baroeul (APSM) – Club Azimuts,
  • Jean-Marie Toulisse, ancien secrétaire général de la CFDT Nord Pas de Calais, actuellement responsable d’une école de la deuxième chance,
  • Thierry Willaey responsable Sgen-CFDT 59/62 pour la MLDS (Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire).

Aux seize adhérents présents s’étaient joints les intervenants et quelques autres personnes dont plusieurs adhérent.es d’autres structures CFDT.

Pour organiser au mieux ce débat nous avions fait le choix de laisser intervenir les invités (une quinzaine de minutes chacun) avant de leur poser des questions synthétisées par Jacques DESCAMPS.

Quelques extraits des interventions :

Jean-Marie TOULISSE ne parle pas de « décrochage » mais de jeunes abandonnés avec plusieurs responsabilités du côté de l’Ecole, des familles, du syndicat … .

Paroles de jeunes : « on m’a toujours rabaissée, j’avais du mal à apprendre, j’ai été suivie par des orthophonistes, j’en ai marre d’apprendre des choses que je ne suis pas capable de restituer. », « Au collège les profs s’en foutent, ils doivent terminer leur programme », « Chacun de mes chevaux (1) a son propre entraînement, les élèves devraient avoir leur propre entrainement », « Cataloguée intelligente, ils m’ont forcée à aller dans le général… », « On n’apprend pas sur une chaise », « Je sais lire, mais je ne comprends pas », « école déconnectée de la réalité »

(1) L’élève qui s’exprime étudie, et réussit, dans une école de courses hippiques.

À l’école de la 2e chance, on les prend comme ils sont et je sais que si je veux les aider, c’est à nous de nous bouger le cul pour que chacun soit capable au bout de 5 mois de faire un entretien d’embauche ou de faire un retour en formation, et on y arrive.

Thierry WILLAEY présente les axes de la Mission de lutte contre le décrochage scolaire pour l’Académie de Lille (MLDS).

  1. Remédiation : Retour en formation initiale, apprentissage, mais aussi « prendre du temps » pour orienter vers une Mission locale, vers une école de la 2ème chance … .
  1. Prévention du décrochage scolaire : En appui aux PP, CPE et chefs d’établissement, pour les élèves absentéistes. Programmes aménagés d’enseignement général : modification de l’Emploi du temps, stages dans d’autres LP, dans le monde associatif … . Action pour les élèves ayant échoué au Bac (Quador).

Christian Delbarre action de l’APSM en lien avec l’Aide Sociale à l’Enfance. Concerne les jeunes de 11 à 25 ans, mais le Département du Nord souhaite rajeunir cette cible.

– Actions auprès des jeunes et des familles.

– Actions collectives : conventions club – collège pour notamment gérer la violence dans et autour du collège, ateliers, groupes de parole … avec ALSES (2) ; là où il y a des ALSES : diminution des conseils de discipline. Logique d’adaptation permanente au territoire, actions non reproductibles d’une année sur l’autre.

(2) Acteurs de Liaison Sociale avec l’Enseignement Scolaire

Débat : quelques points qui ressortent !

Analyse du « décrochage », de ses causes : les plus faibles sont aussi plus sujets à harcèlement. Travailler sur le sujet de la phobie scolaire, et inventer autre chose. Travailler aussi sur la motivation : comment accrocher un jeune ? Pensons aussi qu’il y a pas mal de familles monoparentales et de jeunes en foyer. C’est la croix et la bannière pour trouver un stage. Aucun enseignant n’apporte d’aide. Problème du capital social de certaines familles, du manque de relations « utiles ».

Relativiser la part des jeunes concernés par rapport à la classe d’âge ?

Au niveau national, pour une classe d’âge de 790000 jeunes, il y a environ 140 000 jeunes en situation de décrochage scolaire ; ce chiffre est peut-être sous-estimé.

Le constat des déficiences de l’Éducation Nationale. 

Oui, il y a des profs qui ont des paroles malheureuses, mais beaucoup s’investissent dans la prévention. L’image donnée des enseignants et de l’école est caricaturale. L’exemple de Mons en Baroeul montre que celle-ci peut s’ouvrir. On sait ce qu’il faudrait faire : travailler en équipe, sortir de la classe, suivre individuellement, … voir revendications anciennes du Sgen sur la redéfinition du métier.

Quelques améliorations possibles ou déjà réalisées :

– la démarche de projet, qui peut être motivante pour les élèves

– des initiatives locales de concertation : exemple dans un lycée des réunions régulières avec l’AS, la CPE, l’infirmière, le COP … .

Problème des interventions de multiples professionnels « en tuyau d’orgue », n’y a-t-il pas trop d’intervenants ? les élèves s’y retrouvent ils ?                                                                                                                                             Des échanges il résulte cette réponse qui résume tout : « La richesse est justement dans les différences d’approche. … . Il faut partir du gamin dans sa globalité, pour construire autour et avec lui. » Conclusion : il vaut mieux maintenir différentes interventions, ce qui permet différentes analyses, tentatives de remédiation et pistes de solution pour le jeune. Reste entière la question de la concertation.

Pour aller plus loin :

L’après-midi

Elle a été consacrée à la visite du site d’Euratechnologies dans le quartier des Bois-Blancs à Lille.

Une douzaine de personnes ont participé à un exposé et une visite présentant cet écosystème destiné à aider, accompagner, accueillir des startups dans l’ancienne usine textile réhabilitée LEBLAN-LAFONT et ses environs. Ces startups sont positionnées dans le domaine du numérique. Le projet, initié par la Communauté Urbaine de Lille, accueille 300 entreprises représentant 4000 salariés.  Cette visite a été précédée d’une présentation historique et géographique du quartier des Bois Blancs par Didier CALONNE fortement impliqué dans la vie du quartier.

Sitologie : https://www.euratechnologies.com/ ; www.petitjournalboisblancscanteleu.wordpress.com ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Bois-Blancs