A l'opposé du choc des savoirs, le Sgen-CFDT réclame un collège pour toutes et tous, avec des moyens suffisants pour améliorer les conditions de travail des personnels et les réussites de tous les élèves.
Un collège actuel peu satisfaisant d’abord par manque de moyens
Il ne s’agit pas de nier les difficultés actuelles du collège, à la fois concernant les conditions de travail des personnels et aussi concernant les réussites de tous élèves. Le Sgen-CFDT est fondamentalement en désaccord avec la vision du collège portée par le ministère. Mais en plus, dans les faits, ce ministère ne se donne pas les moyens de ses objectifs. Le vivier des enseignants de mathématiques et de français est, par exemple, très en deçà des nouveaux besoins annoncés.
De manière générale, pour le Sgen-CFDT :
– la baisse démographique en collège doit être l’occasion de réfléchir sur l’utilisation des moyens et pas de les faire baisser,
– la formation continue doit être repensée dans ses contenus et son organisation : elle devrait être un des moyens d’améliorer le fonctionnement du collège,
– l’attractivité du métier doit être une préoccupation centrale.
Si on veut réformer le collège, il faut s’en donner réellement les moyens.
Pour le Sgen-CFDT, la baisse des effectifs devrait être une opportunité pour engager une véritable amélioration des conditions de travail des personnels et d’apprentissage des élèves :
- suppression de la mesure des heures supplémentaires obligatoires,
- suppression du Pacte,
- enveloppes de moyens données pour 3 ans,
- moyens de remplacement réels et excédentaires.
Permettre d’avoir un système qui ne fonctionne plus en flux tendu permettrait d’assurer l’entièreté des heures de cours dues aux élèves, et permettrait en plus de corriger les inégalités territoriales fortes, de donner réellement des temps d’apprentissages aux élèves. Cela permettrait aussi d’avoir des équipes stabilisées, pouvant plus utilement s’engager dans les projets d’établissement.
Sortir des postes partagés, des mesures de cartes scolaires, des congés de maternité ou de maladie non remplacés, redonnerait aussi un « choc de confiance » à l’opinion publique envers l’école publique.
Un collège pour tous et toutes, avec une clarification de sa finalité
Pour le Sgen-CFDT, le collège doit aussi être interrogé sur sa finalité, et sur les modalités de certification de la fin de la scolarité obligatoire :
- faut-il revoir le socle commun de connaissances, compétences et culture ?
- Quel est le niveau de maitrise attendu par les élèves pour chacune des compétences ?
- Comment s’assurer que tous, y compris les élèves de Segpa, les élèves à besoins particuliers puissent le valider ?
- Comment les valider ? Pourquoi garder le DNB distinct de ce socle ?
- A quel âge tous les enfants doivent-ils valider le socle ? en fin de 3ème ou à 16 ans ?
Pour trouver des réponses satisfaisantes, le Sgen-CFDT préconise aussi de renforcer considérablement les personnels médico-sociaux. Parce que la jeunesse accueillie au collège rencontre des troubles multiples qui nuisent à une scolarité épanouie.
Il ne s’agit plus aujourd’hui de valoriser seulement la performance scolaire. Les enjeux d’éducation à la vie en collectivité et à la participation citoyenne sont déterminants pour le pays.
Un collège qui rime avec confiance
Pour le Sgen-CFDT, il faut aussi accorder réellement la confiance aux personnels des établissements, en cessant les injonctions contradictoires, les procédures, les maltraitances institutionnelles.
Des séries de mesures qui bousculent, empêchent et dégradent les conditions de travail des enseignant.es, des personnels de vie scolaire, des équipes de direction sont insupportables.
Réformer le collège de fond en comble nécessite un cap, des moyens, un horizon clair. Or le ministère navigue à vue, et tente de répondre aux difficultés des élèves par des mesures démagogiques et non financées. Ce n’est pas notre projet…