Recherche ou enseignement : faut-il choisir ?

La 3° partie du rapport, " Recherche ou enseignement : faut-il choisir ? " publié par l’Institut Français de l'éducation - Ifé (mars 2017) pose la question du statut des enseignants-chercheurs, à travers la littérature, et à l’aulne de comparaisons européennes.

C’est essentiellement la 3° partie du rapport publié par l’IFÉ qui pose la question du statut des enseignants-chercheurs, à travers la littérature, et à l’aulne de comparaisons européennes. La première partie quant à elle retrace l’évolution des universités, et la seconde précise les différentes modalités des modes d’entrée dans la carrière, en s’appuyant sur des comparaisons avec l’Allemagne et l’Angleterre majoritairement.

 

Une définition du service des enseignants-chercheurs qui pose problème

Dans cette troisième partie, le rapport fait le constat d’un engagement institutionnel en faveur de la qualité de l’enseignement qui reste plus faible en France qu’ailleurs. Une partie de ce problème, selon L. Endrizzi, auteure, résulte directement de la définition du service des enseignants-chercheurs. Le décret de 2009 investit les EC des missions d’orientation, d’insertion, de coopération internationale, là où la définition statutaire est toujours uniformément 50% recherche/50% enseignement. Pour résoudre cette contradiction, l’État a introduit des assouplissements sur un mode dérogatoire (référentiel, décharges, primes…), à défaut de pouvoir moduler les heures d’enseignement pour tenir compte de la réalité du terrain.

 

Des tâches nouvelles peu valorisées et peu visibles

Si le couplage enseignement/recherche constitue un socle d’identification professionnelle important pour les Enseignants-chercheurs, ils restent globalement plus réticents à s’engager dans l’accompagnement des étudiants. Les tâches d’animation de la recherche et de l’enseignement mobilisent fortement les EC, faute d’un encadrement administratif suffisant, ce qui se traduit par un fort sentiment de détérioration des conditions de travail, et ce d’autant plus que ces activités sont peu valorisées dans la carrière et peu visibles.

Les différences de trajectoires sont aussi marquées par la discipline, ancrées sur dans des environnements disciplinaires différents, les « matrices disciplinaires », ce qui peut placer l’enseignement dans une position plus ou moins concurrentielle face à la recherche.

 

L’activité d’enseignement reste éminemment individuelle

D’autre part, la place des autres personnels de l’université n’est pas réellement intégrée dans une stratégie d’établissement (par exemple, la réflexion sur les enseignants du 2nd degré se limite souvent à l’apport d’heures d’enseignement autorisé par le statut). Ce manque de réflexion est un symptôme de la faiblesse du travail collectif dans les universités françaises, où l’activité d’enseignement est conçue demeure une activité éminemment individuelle, et cette caractéristique est renforcée par l’absence de formation pédagogique.

En conclusion, l’auteure souligne un paradoxe français : l’uniformité des formations et l’égalité des traitements des personnels sont garantis par l’État, mais l’organisation universitaire est fortement fragmentée : chaque département, équipe, personne, bénéficie en fait d’une autonomie considérable.

 

Les revendications du SGEN-CFDT :

  • La reconnaissance de l’ENSEMBLE des activités des EC dans leur service, qu’il s’agisse de recherche, de pédagogie ou d’administration.
  • La création de véritables équipes pédagogiques, pour mener une réflexion collective réelle sur les formations.
  • La formation des EC, pour promouvoir la nécessaire diversification des méthodes pédagogiques bien sûr, mais aussi pour marquer la valeur de l’enseignement en tant qu’activité : enseigner s’apprend.

 

Pour en aller plus loin :