Fin des contrats « AED pré-pro » : une aberration !

Encore un nouveau « choc » ! Un courrier de la Direction générale des ressources humaines (DGRH) adressé aux Recteurs vendredi 29 mars 2024 annonce la suppression des contrats d’assistants d’éducation en préprofessionnalisation (AED pré-pro) pour la rentrée 2024.

AED pré-pro : une extinction en catimini

Le plan de préparation RH de la rentrée 2024 prévoit d’« éteindre progressivement » (sic) les dispositifs d’entrée dans le métier, alternants et AED pré-pro : « Dans le contexte de réforme des concours de recrutement, nous invitons les académies à ne plus recruter de nouveaux AED en contrats de préprofessionnalisation à compter de la L2. Les contrats déjà engagés sur les niveaux L3 et M1 se poursuivent. »

Quelle désillusion pour les étudiant.es de L1 !

La campagne de recrutement a commencé dans de nombreuses académies. Des étudiant.es de L1 intéressé.es par ce dispositif étaient en train de constituer leur dossier de candidature. C’est un énorme gâchis. Déjà à l’automne, le projet de loi de finances (PLF 2024) avait caché la suppression de plus de 1000 ETP AED pré-pro : 1112 postes étaient supprimés portant le nombre total à 1191.

AED : 5 ans d’espérance de vie

Le Sgen-CFDT avait accompagné la création de ces contrats.

Nous condamnons cette décision et nous demandons leur maintien.

Depuis leur mise en œuvre en 2019, les contrats AED pré-pro ont permis à des milliers de jeunes de découvrir les réalités d’exercice du métier d’enseignant.e avant de passer le concours. C’était aussi une source de revenus cumulables avec les bourses. Il est incompréhensible de supprimer un dispositif qui contribue à renforcer l’orientation des jeunes vers les métiers de l’enseignement. En effet, la crise du recrutement continue de frapper très fort certaines académies pour le premier degré ou certaines disciplines pour le second degré.

Beaucoup d’étudiant.es en 2023 ont fait le choix en licence de s’inscrire dans un parcours préparatoire au professorat des écoles (PPPE) justement parce que cette formation permet de bénéficier de ce type de contrat plutôt bien rémunéré (rémunération nette mensuelle entre 779 et 1018 euros). On supprime ces contrats au moment même où le président de la République annonce le renforcement de modules de professionnalisation en licence. De même, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR) demande à certaines universités l’augmentation des effectifs de leur PPPE pour la rentrée 2024. C’est un non sens total !

Encore un dispositif que l’on fait disparaître avant son évaluation et sans concertation.

Certes il n’a jamais atteint l’objectif fixé de 3 000 contrats par an. Mais a-t-on seulement mesuré son impact sur la réussite au concours des étudiant.es concerné.es ? Il est frappant de constater que la plupart des décisions de l’ancien ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer sur la formation des enseignant.es (AED pré-pro, Inspé, concours en M2) sont en train d’être reprises…

Une explication comptable ?

Seule une décision comptable peut expliquer l’énormité de l’annonce de la DGRH. On peut se risquer à faire l’hypothèse que la suppression des contrats AED pré-pro contribuera au financement envisagé des deux années de master après le nouveau recrutement en fin de licence à partir de la session 2025. Le concours en M2, faute d’un financement digne des études en master avait amplifié l’hémorragie des recrutements. Le concours en L3 va finalement reproduire la même situation en fragilisant cette fois-ci les étudiant.es de licence.

Le Sgen-CFDT demande le redéploiement de tout type de contrat de préprofessionnalisation sur les trois années de la licence. Il en va de la cohérence du dispositif global de la formation initiale et de la crédibilité de l’institution.


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