Financement de la protection sociale, les retraités du Sgen-CFDT Nord Pas-de-Calais débattent

Si le thème principal du groupe de travail du 20 novembre était celui du financement de l’assurance chômage, un temps assez important mais nécessaire a été consacré au fonctionnement de la section, de ses liens avec le syndicat des « actifs » et des possibilités d’aider ce dernier dans ses actions.

Organisation donc !

A l’agenda de nombreuses dates en particulier la prochaine réunion des sections syndicales de retraités le 5 février 2018 au matin pour discuter des amendements au projet de résolution CFDT pour le congrès de Rennes en juin 2018.

Nous avons aussi échangé sur l’organisation de nos débats afin de permettre la prise de parole, y compris si celle-ci prend un côté « café du commerce », et conclu qu’il fallait se fixer un timing rigoureux.

Nous nous sommes mis d’accord pour que soit précisée l’aide que les retraités peuvent apporter aux « actifs » sur trois points :

  • Les réponses aux questions retraite des adhérents ;
  • Le contact avec les adhérents ou l’affichage en établissement ;
  • La contribution à l’histoire du Sgen-CFDT ;

Débat sur le financement de l’assurance chômage

De fait le sujet a été élargi à tous les financements de toute la protection sociale : chômage et Sécurité Sociale (avec ses 4 branches).

La question s’est vite posée du comment aborder cet ensemble impressionnant ; deux méthodes extrêmes :

  • Soit partir des projets et des réformes en cours (ex : ordonnances sur le chômage, projets sur les retraites …) pour voir « kiper, kigagne » (voir article Alternatives Eco sur les effets de l’augmentation CSG et baisse des cotisations) :
    • Avantage : on colle à l’actualité et à la réflexion et à une éventuelle action CFDT,
    • Inconvénient : on reste le nez dans le guidon sans prendre de recul, en réagissant au coup par coup,
  • Soit tout mettre à plat : quels risques sont couverts ? pour qui ? avec quels financements ? Comment ? … Par exemple : qu’est ce qui relève d’une société démocratique solidaire, avec des droits universels ? Ou bien les droits sont ils liés à une « contribution » comme pour les retraites, le chômage (en partie) ?

Le groupe de travail n’a pas conclu mais a beaucoup échangé dans le sens des questions précédentes. Quelques exemples :

  • Qui finance ? qui décide ? comment est-on indemnisé ? on trouvera ici un tableau récapitulatif fait depuis.
  • Passe-t-on d’une logique assurantielle à une logique de solidarité/bienfaisance soumise à la seule décision des politiques ? En soulignant que l’avantage de l’impôt (exemple CSG), est ce que cela touche tous les revenus.
  • Le paritarisme (syndicat/patronat), né en 1945 ne correspond plus à la situation actuelle pour une bonne partie de la protection sociale. Il semble encore logique pour le chômage, où les partenaires sociaux ont encore du pouvoir. Mais pour l’assurance maladie, les allocations familiales, les retraites qu’en-est-il ? De fait dans ces domaines le paritarisme est illusoire, le vrai pouvoir est chez les députés qui votent tous les ans la Loi de financement de la Sécu. Le paritarisme a au moins l’avantage d’informer les syndicats.
  • Remise en cause du système établi dans les années 40 et 60, quand l’économie française était peu ouverte sur le monde : une augmentation des cotisations (des salariés et des entreprises) était répercutée surtout sur les consommateurs français, c’est beaucoup plus gênant pour les entreprises d’aujourd’hui où la concurrence internationale est plus forte.
  • On ne peut pas se contenter de réagir au coup par coup, il faut des « lignes rouges », la réaffirmation de nos exigences aux questions : quel contrôle de démocratie sociale (syndicats, associations …) ?

 

Mais quelle légitimité a un syndicat à aborder ces questions et d’autres comme celles des migrants, du climat … ?

Ce n’est pas nouveau, la CFDT est déjà intervenue dans des domaines politiques loin de son activité traditionnelle (Guerre d’Algérie, situation des appelés après 1970) cela est lié à ses valeurs fondamentales. Néanmoins nous ne sommes pas un parti politique, nous n’avons pas à introduire dans le syndicat certains débats qui doivent être tenus à l’extérieur.