Mouvement 2018 : DÉCLARATION LIMINAIRE D’OUVERTURE DE LA FPMN

Déclaration liminaire prononcée par les élus du Sgen-CFDT lors de la FPMN du 27 février 2018.

DÉCLARATION LIMINAIRE D’OUVERTURE DE LA FPMN DU MOUVEMENT 2018

Mardi 27 février 2018

 

Nous tenons tout d’abord à remercier l’ensemble des personnels de la DGRH pour le travail accompli sur le mouvement interacadémique 2018. Les documents initiaux et les différentiels qui nous ont été transmis témoignent comme les années précédentes de la compétence et du dévouement des services concernés.

Ce mouvement est assez similaire à celui de 2017 à plusieurs égards :

  • 33900 demandeurs (mouvement général et spécifique)
  • Un mouvement dual : relativement fluide pour les disciplines à gros effectifs, problématique pour des disciplines à effectifs plus faibles avec un particularisme pour les DOM
  • 3 académies accueillent un très grand nombre de stagiaires : Créteil, Versailles et Amiens

Mais ce mouvement est aussi marqué par quelques inflexions décidées à l’automne.

Le Sgen-CFDT se félicite ainsi de certains changements apportés cette année aux règles du mouvement. Nous pensons en particulier à l’alignement des bonifications pour autorité parentale conjointe sur celles liées au rapprochement de conjoint.

Au-delà de ce changement important, nous souhaitons qu’un dialogue social approfondi permette de construire d’autres évolutions dans l’intérêt des personnels et du système éducatif.

Ce dialogue social doit pouvoir se mener dans un temps plus long que les quelques semaines précédant la publication de la note de service annuelle. Il doit pouvoir s’appuyer aussi sur des simulations afin d’envisager sereinement d’autres évolutions du barème, en assurant une visibilité aux candidats à mutation qui sont contraints de renouveler leur demande année après année avant de pouvoir espérer obtenir l’un de leurs vœux.

En effet, si personne n’est propriétaire de son barème, chacun a besoin de visibilité et de ne pas avoir le sentiment que les probabilités de muter s’éloignent à chaque changement de règle. Construire une gestion plus humaine des personnels de l’Éducation nationale c’est avoir cette attention à la réception des modifications de règles.

Construire une gestion plus humaine des personnels, c’est aussi permettre à nos FPMN et CAPN de mouvement d’avoir un débat sur les capacités d’accueil des académies.

Celles-ci doivent pouvoir être envisagées en séance si cela permet d’éviter des situations RH difficiles dans les mois qui viennent. Nous l’avons dit, certaines disciplines connaissent des mouvements « bloqués » depuis des années. Il serait judicieux de chercher par le dialogue social les moyens de redonner espoir à certains de nos collègues qui, de fait, n’accèdent pas au droit à mutation.

Sur d’autres sujets, nos collègues ont du mal à croire à la volonté du gouvernement d’avoir une gestion plus humaine des agents publics. Alors que le ministre évoque la nécessité de revaloriser les enseignants, il semble parfois prêt à se contenter de reconnaissance symbolique.

En réalité, depuis le début de la nouvelle mandature, nous constatons surtout que la plupart des décisions concernant les agents publics sont négatives, sans compter les propos relevant de la provocation d’un ministre transformant l’indemnité de départ volontaire en plan de départ volontaire :

  • gel du point d’indice
  • rétablissement du jour de carence
  • report des mesures 2018 de PPCR
  • refus pour le moment de tenir le rendez-vous salarial à une date utile c’est-à-dire au printemps
  • diminution des recrutements de personnels du second degré, et suppression de postes dans les académies, sur fond de suppressions de postes dans les fonctions publiques
  • tentation de recourir plus largement à l’emploi non titulaire.

Pour donner confiance aux agents publics, pour attirer dans la fonction publique, et, l’Éducation nationale a besoin d’attirer de nouveaux personnels, notamment enseignants, c’est une tout autre politique qu’il faudrait mener.

La CFDT tout entière le rappelle constamment et continuera de le faire tout au long du mois de mars pour infléchir fortement les décisions gouvernementales qui feront suite aux travaux d’un comité action publique 2022.

Nous ne laisserons pas le gouvernement contourner le dialogue social ni dégrader les services publics et l’image de celles et ceux qui y travaillent au service de la population.