Une rentrée réussie grâce au travail sans relâche des personnels de direction

Lors de notre dernière entrevue avec le ministre en Groupe National des Personnels de Direction comme lors de nos diverses prises de paroles pendant les réunions de rentrée académiques, les personnels de direction Sgen-CFDT affirment leurs valeurs et la défense des conditions d'exercice du métier

Nous ne pourrions mettre en perspective cette année scolaire 2019/2020 sans faire l’économie d’un bilan sur celle que nous venons de vivre. Après des années difficiles pour les collègues de collège, c’est au tour des lycées de faire face à de très nombreux mécontentements. Mais cette fois les problématiques de l’éducation nationale ont été submergées par un climat national délétère.

La réforme du lycée général et technologique comme de la voie professionnelle est encore la cause de beaucoup de stress. Chaque jour des questions sans réponses, des décisions, des textes, des arbitrages qui arrivent souvent trop tardivement, une pression reposant sur les adjoints qui se doivent de réussir des alignements et construire un emploi du temps mêlant deux systèmes d’organisation différents. Pour la profession, l’été n’a pas été de tout repos alors que nous en avions cruellement besoin.

Pour ceux qui l’auraient oublié nous rappelons que nous assumons aussi d’autres responsabilités : la sécurité, le pilotage financier, la gestion et l’évaluation des personnels, la formation le suivi et l’accompagnement des élèves et étudiants, la politique d’orientation, Parcoursup, la communication, la politique de projet, l’ouverture sur l’extérieur, pour certains l’apprentissage et des actions en Greta, les relations avec la collectivité de rattachement, les nombreuses réunions et la liste n’est pas exhaustive… Mais si : les enquêtes ! Les engagements de les limiter, de ne pas les envoyer au dernier moment, dans des périodes tendues, n’ont en rien été tenus. Nous serions tentés de suggérer à leurs auteurs de se rendre dans les établissements et d’y découvrir la réalité de terrain. Nous rappelons à nos collègues que nous donnons comme consigne qu’ils ne répondent aux enquêtes que s’ils ont du temps et que le contenu demandé n’implique pas une surcharge de travail.

Après ce bilan quelle reconnaissance ?

Les avancées dans les groupes de travail de l’agenda social vont plutôt dans le bon sens même si à ce jour et après notre rencontre en juillet et en août avec le ministre, rien n’est arrêté et le calendrier reste des plus prévisionnels… Aussi, nous souhaitons qu’au-delà de ces déclarations, appréciées même si tardives, des actes suivent et se traduisent par des avancées nettes pour les personnels de direction dont la reconnaissance du travail tarde à se concrétiser. A savoir :

  • Refonte des catégories d’établissements pour voir disparaitre à terme les catégories 1 et 2 mais également la déconcentration dans les rectorats pour revoir les catégories d’établissements annuellement quand la situation l’exige.
  • Augmentation de la part fixe de l’IF2R mais également la mise en place d’une variabilité liée à une évaluation plus adaptée.
  • Augmentation du volume de passage à la hors-classe pour résorber plus rapidement le goulot d’étranglement (qui permet à nos collègues les plus âgés de dérouler leur carrière sur deux grades avant le départ à la retraite) et permettre une réelle valorisation de nos carrières.
  • Une ouverture dans toutes les académies du CET (Compte Epargne Temps) mais surtout une vraie refonte de ce dernier qui est loin de prendre en compte les nombreuses heures supplémentaires que nous effectuons.

La réforme de la fonction publique a profondément impacté le fonctionnement et les compétences des commissions paritaires. Dès cette année, la CAPN, organe de transparence et de respect de la réglementation, ne sera plus compétente pour le mouvement des personnels de direction. La DGRH souhaite très honnêtement travailler avec les représentants des personnels de direction mais dans quelles conditions ? Cette décision risque à très court terme de détériorer le climat de confiance avec notre hiérarchie. Le Sgen-CFDT a porté ce message dès cette semaine au ministère et sera vigilant quand au respect des règles de gestion qui seront présentes dans la circulaire à venir.

Dans les lycées, l’année qui s’annonce ne prévoit pas d’éclaircie, ils devront jongler avec deux modalités différentes d’organisation du baccalauréat.

Sur la réforme du lycée général et technologique comme professionnel, nous demandons que des cellules académiques soient identifiées sans délai pour permettre de bien accompagner les personnels de direction, notamment ceux qui prendront leur fonction en lycée, et plus généralement la rentrée. Le Sgen-CFDT salue la modularisation du bac général, même si nous l’aurions souhaitée plus large, et souligne que les outils arrivés certes tard la permettent. Il faut néanmoins très vite à la rentrée repenser l’année de Terminale dont le calendrier n’est toujours pas fixé et qui risque de nouveau de fragiliser les équipes pédagogiques.

Les diverses annonces qui se succèdent sur les modalités d’organisation des E3C démontrent l’approximation voire les incohérences des modalités proposées.

Le portail des contestations sera ouvert à deux battants.

Nous ne sommes pas optimistes. Nous sommes même à présent en colère face à ce manque de reconnaissance de notre Institution. Nous affirmons très solennellement que les personnels de direction, membres et sympathisants du Sgen-CFDT n’accepteront pas de revivre une nouvelle année dans les mêmes conditions que celle que nous avons traversée.

Néanmoins nous ne reculerons pas face aux décisions à prendre pour protéger les intérêts, l’intégrité, la santé physique et morale des personnels de direction. Notre loyauté est acquise, notre détermination à servir l’intérêt général ces dernières années n’a jamais fait défaut et souhaiterions pouvoir garder cette ligne qui nous honore.