Fin du diplôme intermédiaire en Bac professionnel

Actuellement le diplôme intermédiaire pose plusieurs problèmes :

• Pour certains bacs professionnels le diplôme intermédiaire est un CAP, CAP qui est d’autre part accessible directement après la 3ème en 2ans. Il apparaît que suivant si le diplôme est obtenu par accès direct ou comme diplôme intermédiaire les compétences professionnelles validées ne sont pas toujours du même niveau. Des employeurs ont fait savoir au ministère leur mécontentement quand le CAP est délivré en tant que diplôme intermédiaire sur le mode « il y a tromperie sur la marchandise ». D’où la décision du ministère de retirer les CAP en tant que diplôme intermédiaire. Décision pas infondée d’autant que les référentiels professionnels ne sont pas toujours raccord et obligent parfois les collègues à construire des progressions pédagogiques alambiquées pour cette validation. Conséquence si on retire les CAP, doit-on créer des BEP pour les remplacer ?
• Aucune étude ne permet d’évaluer la valeur ajoutée apportée par le détention d’un diplôme intermédiaire. Un élève qui n’obtient pas son bac pro mais son BEP a-t-il plus de chance de s’insérer qu’un élève qui n’obtient ni l’un ni l’autre ? Personne actuellement n’est en mesure de le dire. Créer des diplômes dont on ne connaît pas la valeur d’insertion pose problème car ils n’ont aucune chance de pouvoir être inscrit au répertoire national des certifications professionnelles. Ce qui pour un diplôme professionnel national est un comble !
• La loi du 5 septembre 2018 (« Pour la liberté de choisir son avenir professionnel ») permet une inscription pour une durée maximum de 5 ans des certifications et habilitations correspondant à des compétences professionnelles complémentaires aux certifications professionnelles. En conséquence les BEP ne pourront plus être inscrits au RNCP au delà de l’année 2023.

Le ministère a entrepris depuis l’autonme 2016 une réflexion sur sa supression ou sur d’autres modalités de délivrance. La solution envisagée de le remplacer par une attestation délivrée en fin de 1ère sur la base du contrôle continu manque cependant d’ambition.

L’avis du Sgen-CFDT :

• Les diplômes intermédiaires en bac pro ont deux significations : intermédiaires dans le cursus de formation des élèves mais aussi dans la transition entre deux situations, accès en bac pro après un BEP avant 2009 et accès direct après 2009. A ce titre ils ont toujours eu vocation à disparaître.
• La suppression du diplôme intermédiaire permet de baisser le temps consacrer à la certification en 1ère et donc de gagner du temps d’enseignement. Ce qui dans un contexte de baisse des horaires élèves n’est pas négligeable.
• Mais quitte à entreprendre ce chantier le Sgen-CFDT préférerait que le ministère construise de vrais blocs de compétences inter-disciplinaires qui permettent d’avoir une acquisition progressive du diplôme, qui est un moyen de lutter contre le décrochage scolaire et permettant aussi, quand ce décrochage a eu lieu, d’envisager une reprise d’étude en s’appuyant sur des acquis certifiés.

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