Présenté par le Ministère, la "Charte Direction École" visant à favoriser la confiance nécessaire entre l'Inspecteur·trice de l'Éducation Nationale et les directeurs·trices dans les circonscriptions est largement inspiré de ce que le Sgen-CFDT avait remis en janvier 2016.
Remise au Ministère en janvier 2016, la « Charte Direction École » visant à favoriser la confiance entre les Inspecteurs de l’Education Nationale et les Directeurs·trices cosignée par le Sgen-CFDT, le SE-Unsa, le GDID (Groupement de Défense des Idées des Directeurs·trices) et le SIEN-Unsa a fait réfléchir le Ministère.
Une charte fonctionnelle qui laisse place à seize engagements
Le Ministère vient ainsi aujourd’hui de présenter une version largement inspirée de cette charte. Le collectif avait donc visé juste en rappelant la nécessaire sérénité des relations professionnelles entre ces personnels.
L’objectif essentiel de ce texte est d’instaurer une collaboration au service d’un même projet. Une collaboration basée sur une confiance mutuelle quotidienne que peuvent entretenir les IEN avec les directeurs·trices de leur circonscription.
Directeur·trice : un métier qui s’est complexifié
Le Ministère reconnaît que ce métier s’est considérablement complexifié et alourdi : enquêtes administratives nationales, départementales, locales, relations avec la collectivité territoriale amplifiées, équipes éducatives, et pilotage de l’équipe enseignante dans le cadre de la refondation. Autant de tâches parfois complexes pour lesquelles beaucoup de personnels n’ont pas été formés. Dès lors, les directeurs·trices ont vu leurs conditions de vie au travail se dégrader.
Charte direction école : seize engagements pour une direction d’école apaisée !
Pour cela et grâce au travail effectué en amont par le collectif Direction, le Ministère propose seize engagements regroupés au sein de six thématiques :
- Être mieux à l’écoute des besoins des directeurs et du pilotage de la simplification de leurs tâches administratives
- Améliorer les conditions de vie au travail des directeurs d’école
- Alléger les sollicitations des directeurs d’école
- Mieux piloter la circulation de l’information
- Faire évoluer les outils numériques nationaux pour faciliter le travail des IEN et des directeurs
- Former et accompagner les directeurs
Maintenant, chacun doit suivre les préconisations à son niveau
S’engager nationalement est positif mais il faut des effets notables localement, au plus près des territoires. Pour Florence Robine, Directrice Générale de l’Enseignement Scolaire (DGESCO), un suivi de ces engagements sera mené. Pour le Sgen-CFDT, ces engagements doivent se traduire rapidement et concrètement pour les collègues au niveau de chaque circonscription et chaque école. Cela ne pourra se faire qu’en concertation étroite avec nos collègues IEN afin que eux aussi tirent bénéfice de ces mesures.
Mieux vaut tard que jamais !
Pour le Sgen-CFDT, ces seize engagements vont dans le bon sens même s’ils arrivent bien tard au cours de ce quinquennat. Ainsi, la mise en place des nouveaux outils numériques d’aide à la Direction d’école par le Ministère est un premier élément concret. Il reste maintenant à ce que les directeurs•trices soient bien accompagnés et formés à ces nouveaux outils.
De plus, la simplification des tâches tant attendue doit se traduire rapidement en faits grâce à ces nouveaux outils numériques
Pour le Sgen-CFDT, il faut aller plus loin
Pour le Sgen-CFDT, il faut rendre les écoles plus autonomes et plus réactives. De même, les directeurs•trice doivent être clairement identifiés par les différents interlocuteurs (collectivités territoriales notamment). Cela ne peut se faire que si l’on construit un véritable statut juridique de l’école. Malheureusement, ce chantier n’a pas été mené par ce Ministère et il va falloir l’ouvrir au plus vite. Le Sgen-CFDT, qui mène depuis 10 ans déjà une réflexion à ce sujet, se tient prêt à faire des propositions.