Plan étudiants : le succès de la réforme compromis

Communiqué de Presse n° 15 du 21 décembre 2017.

collègeDepuis le début de la concertation sur le plan Étudiants, le Sgen-CFDT conditionne  le succès de la réforme de l’accès au premier cycle d’une part aux moyens affectés pour la financer, et d’autre part à l’implication du ministère de l’Éducation nationale. Les moyens financiers doivent permettre aux établissements d’enseignement supérieur de mettre en place des dispositifs d’accompagnement de qualité, ouvrir des capacités d’accueil supplémentaires et reconnaitre l’investissement des personnels. L’implication du ministère de l’Éducation nationale est de fait primordiale puisque c’est bien en amont de l’inscription que se détermine les choix des lycéens. Aujourd’hui, pour le Sgen-CFDT, le ministère de l’Éducation nationale compromet gravement la réussite de la réforme parce qu’il ne se donne pas les moyens d’associer les acteurs à la réflexion. Ceux-ci sont pourtant indispensables à l’élaboration des dispositifs et outils.

L’annonce de la baisse des postes aux concours dans le second degré et particulièrement des Psy-EN, alors que les effectifs des élèves sont toujours prévus à la hausse, est un signal très négatif envoyé dans les lycées. En effet, la mise en œuvre de la réforme du premier cycle confie des missions supplémentaires aux équipes. Elles devront accompagner les élèves, dès la seconde, à la construction de leur parcours. Cela nécessitera des équipes pluri-professionnelles complètes et reconnues dans chaque établissement. C’est la condition indispensable pour permettre à chaque élève de terminale d’exercer un choix éclairé.

Tout le discours ministériel érige comme valeurs absolues la confiance donnée aux équipes, l’autonomie et la capacité d’initiative. Mais dans les faits, les injonctions descendantes se multiplient, cadrant, ordonnant, imposant telle ou telle forme d’organisation, d’outils, de méthodes. C’est par exemple le cas sur la désignation obligatoire d’un deuxième professeur principal, alors que d’autres formes d’organisations auraient pu mieux répondre aux besoins des établissements.

Enfin, le projet de Fiche Avenir est en rupture complète avec la philosophie de la loi Orientation et réussite étudiante. Alors que les attendus nationaux se déclinent en compétences, la fiche avenir proposera de faire apparaitre les notes des lycéens. Ces notes sont pourtant déjà disponibles sur les bulletins des élèves. Rien n’est repris du livret scolaire lycéen que les professeurs de lycée doivent déjà remplir et qui fait apparaitre les compétences par discipline. La place consacrée au projet de l’élève est réduite à minima alors que ce devrait être le mode d’entrée et la base de cette fiche d’orientation. Ainsi, au lieu de pouvoir s’appuyer sur les fiches avenir pour repérer les besoins de leurs étudiants et construire les parcours personnalisés, les enseignants et enseignants chercheurs devront imaginer des outils de positionnement (tests, entretiens…).

Le Sgen-CFDT demande que cette fiche soit réarchitecturée avant sa diffusion dans le cadre de véritables discussions avec les organisations syndicales représentatives des personnels concernés par son utilisation.