Réussite scolaire, PISA, comment faire ?

L’avis de Jean-Paul Delahaye, ancien directeur de l’enseignement scolaire et ancien conseiller de Vincent Peillon, diffusé par le Café pédagogique du mardi 22 novembre, oblige à repenser l’éducation au regard de l’implication de tous les acteurs de la société.

Jean Paul Delahaye, ancien DGESCO, anticipe l’analyse de la prochaine publication des résultats de l’enquête PISA  :  près de 30% de nos jeunes sont toujours en très grande difficulté.

« C’est d’abord un sujet politique si l’on veut parvenir à dépasser les intérêts particuliers et faire adhérer la population à une politique d’intérêt général. Il y a aujourd’hui une lutte des classes au sein du système éducatif. »

Jusqu’en 2012,  la France  a continué à supprimer massivement des postes d’enseignants. Les différentes mesures engendrées en 2012 ont permis d’attribuer davantage de moyens pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales. Elles ne pourront pourtant être évaluées qu’après 2021 pour les entrants au CP de 2012 !

Pourtant, « on sait ce qu’il faut faire pour que notre école devienne l’école de la réussite de tous…Notre école est pleine de ressources, la question est de savoir comment généraliser ce qui marche, comment lever les blocages, comment mieux soutenir les équipes qui innovent et comment ensuite passer de « l’innovation à la transformation ». »

« Lutte des classes oui, car comment expliquer autrement le fait que, dans ce pays, on ait pu impunément et sans aucune réaction de solidarité, en temps de crise, la solidarité n’est pas une priorité pour tous : qu’on ait pu diviser par deux les fonds sociaux destinés aux élèves pauvres qui sont passés de 73 millions d’euros en 2002 à 32 millions  à 2012  et qu’on ait pu, sur la même période et sans gêne d’aucune sorte, augmenter sans retenue aucune et à hauteur de 70 millions d’euros les crédits destinés aux heures de colle en CPGE  »

« Proclamer le « vivre ensemble » mais refuser de « scolariser ensemble », c’est dénoncer les inégalités en théorie mais ne rien faire pour les combattre. »

Ces extraits de l’interview donnée par Jean-Paul Delahaye posent d’emblée la question de la solidarité dans notre société. Ils entérinent les conclusions de son rapport publié en 2015 sur la grande pauvreté et la réussite scolaire !  « C’est d’abord un sujet politique si l’on veut parvenir à dépasser les intérêts particuliers et faire adhérer la population à une politique d’intérêt général. »