Réouverture des écoles : la quadrature du cercle

Les conditions sanitaires sont-elles suffisantes pour organiser une réouverture ?
Quels moyens (humains et matériels) sont nécessaires pour envisager la réouverture ?
Quel temps de préparation est nécessaire à cette organisation ?
Quelles garanties devons nous exiger ?

La crise du Covid19 a lourdement impacté nos vies personnelles et professionnelles. Le gouvernement a construit un agenda de reprise progressive qu’il nous revient désormais d’essayer de mettre en œuvre. La réouverture des écoles s’avère délicate et particulièrement complexe pour que la santé et la sécurité de tous les personnels et des usagers soient garanties. Mais aussi pour que nous puissions tous ensemble éviter une répétition de ce triste épisode sanitaire.
Comme nous le disions dans un précédent article, le Sgen-CFDT 59 62 revendique que chaque collectif puisse réfléchir localement à la pertinence de rouvrir les écoles, établissements, services,..
La santé et la sécurité des personnels et des usagers doivent pouvoir être garanties partout. Si cette garantie n’est pas optimale, nous conseillons aux collectifs de ne pas reprendre le travail présentiel. Il faudrait aussi de lister tout ce qui manque. Tous ces éléments doivent être réfléchis et construits en conseil d’école, avec tous les partenaires. Il faut aussi les formaliser dans un plan de reprise d’activité qui devra être intégré au document unique s’il existe. 

Les conditions sanitaires sont-elles suffisantes pour organiser une réouverture ? 

    Gel en quantité, masques, fréquence de nettoyage des locaux, des outils, organisation des classes, jauge des groupes en fonction de la surface des classes (pour rappel, 4m² = 1 élève)… Ce sont autant d’éléments qui sont à prendre en compte. Le Sgen-CFDT Nord-Pas de Calais revendique la constitution d’un plan de reprise d’activité (principe et les contenus).
C’est vous, les équipes, qui, localement, êtes les mieux placées pour juger de chaque situation. 
Nous pouvons cependant vous accompagner et répondre à vos questions si besoin (dep59@sgen.cfdt.fr ou dep62@sgen.cfdt.fr selon votre département).
Le Sgen-CFDT 59 62 affirme par ailleurs que la mise en œuvre du protocole sanitaire est incompatible avec l’ouverture des maternelles.

Quels moyens (humains et matériels) sont nécessaires et encore indisponibles pour envisager la réouverture ?

    La question des élèves transportés n’est toujours pas réglée. L’acheminement du matériel sanitaire jusqu’aux écoles non plus. Ou ce que sera la place des employés municipaux dans la reprise… Système complexe, et adéquation quasiment impossible à tenir entre le retour du service public d‘enseignement en présentiel et garanties sanitaires.
    Au vu des dernières nouvelles sur l’agglomération lilloise, il s’agit d’acheminer les masques lavables par les IEN aux différents sites scolaires. 
    Nous savons qu’ils sont tous débordés par leurs nombreuse missions et cela impactera encore leur charge de travail. Nous nous devons de réagir et de demander un délai supplémentaire de préparation. Pourquoi pas mobiliser les équipes des écoles pour qu’elles organisent les distributions. Et cela prend du temps.
    

Quel temps de préparation est nécessaire à cette organisation ?

Le Sgen-CFDT Nord Pas de Calais revendique que la semaine entière du 11 mai puisse être consacrée à l’organisation de l’accueil des élèves dans les écoles. Ce temps est nécessaire pour analyser les points précédents.

Quelle communication devons nous faire vers nos usagers et les familles ?

    Il nous faut pouvoir prendre le temps d’appeler les familles et leur réaffirmer notre soutien et leur garantir la sécurité de leurs enfants. Cela implique que les coordinations entre les équipes pédagogiques et les personnels municipaux aient eu le temps de s’organiser.
    

Quelles garanties devons nous exiger de notre institution ?

L’employeur a obligation de veiller à la sécurité sanitaire de ses agents. Nous devons donc exiger que des masques en nombre suffisant puissent être disponibles. Conformément à la circulaire du 4 mai 2020, nous revendiquons que les personnels qui se retrouvent en situation de présence physique avec les élèves ne soient pas en plus chargés de la continuité pédagogique à distance. Ce serait intenable.
Les directeurs et directrices d’école vont, une fois de plus, se retrouver en première ligne. C’est pourquoi nous revendiquons qu’ils puissent réellement s’appuyer sur les décisions collectives et que les injonctions habituelles soient mises de côté.
La question des AESH reste un élément particulier qu’il convient de considérer avec attention. Le suivi quotidien des élèves nécessite une proximité physique bien peu compatible avec la distanciation préconisée et augmente le nombre de personnes dans une classe.
Si leur mission nécessite d’être réactualisée il faut que cela soit fait au sein des PIAL dont ils dépendent et que les demandes soient claires. Il ne doivent pas être à la merci du manque de personnels municipaux.